Le gouvernement espagnol n'a pas encore commenté officiellement la publication, au bulletin officiel, des lois 17.37 et 17.38 portant sur la compétence du domaine maritime marocain. Néanmoins, sous couvert d'anonymat, des sources au ministère espagnol des Affaires étrangères affirment avoir «pris note» de la décision de Rabat et qu'elles sont «en cours d'évaluer la mesure» à prendre, rapporte l'agence Europa Press. Cette prudence de la part de l'exécutif espagnol à communiquer ouvertement sa position ne signifie pas qu'il n'examine pas sérieusement la question, d'autant qu'il est sous pression. Le président des Iles Canaries a fait part, hier, de ses vives préoccupations à Arancha Gonzalez à l'occasion d'un entretien téléphonique, au cours duquel le socialiste Ángel Víctor Torres a réclamé une nouvelle fois du gouvernement Sanchez d'exiger que «des mesures énergiques» contre Rabat. Il a révélé, dans des déclarations à la presse, que la ministre des Affaires étrangères s'est engagée à hausser le ton contre le Maroc, «dès que la proposition marocaine sera mise en œuvre, et dès que le moindre chevauchement dans l'environnement des iles Canaries sera détecté», indique un média à l'archipel. Pour mémoire, la cheffe de la diplomatie espagnole a déclaré, le 24 janvier à Rabat, que «le Maroc a le droit de délimiter son espace maritime dans le respect des dispositions de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer» de Montego Bay, signée le 10 décembre 1982. Et de préciser que «le Maroc a exercé, comme a fait auparavant l'Espagne, son droit en entamant un processus juridique destiné à délimiter son espace maritime». Dès l'adoption, le 16 décembre 2019, des deux lois par la Commission des Affaires étrangères à la Chambre des représentants, Rabat avait proposé à Madrid d'ouvrir un dialogue sur les frontières maritimes.