Le gouvernement autonome des Iles Canaries affirme conclure avec l'exécutif central un pacte pour la défense des eaux de l'archipel contre la décision «unilatérale» du Maroc de délimiter ses frontières maritimes atlantiques. La réaction espagnole à la programmation des projets de loi 37-17 et 38-17 au vote lors de la plénière de ce mercredi à la Chambre des représentants, n'a pas tardé. Le président des Iles Canaries, Angel Victore Torres, a tenu hier une réunion avec la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez. Le gouvernement Sanchez a réaffirmé son engagement à «défendre les eaux des Iles Canaries» face aux ambitions du Maroc de délimiter ses frontières maritimes atlantiques, rapportent des médias ibériques qui citent un communiqué de l'exécutif de l'archipel. Le Maroc «aura en face de lui les gouvernements central et autonome», précisent les mêmes sources. Torres est revenu à la charge, affirmant dans des déclarations à la presse, que les «frontières ne seront jamais modifiées (…) l'Espagne considère qu'elle est dans sa zone exclusive économique. En revanche le Maroc prévoit d'inclure, au moins une partie (de la zone) dans sa nouvelle délimitation maritime dans l'océan Atlantique oriental». «Le gouvernement central et autonome défendent la même position» Le gouvernement de l'archipel indique que les positions défendues par son président «sont celles de l'exécutif central» et qu'elles sont d'ailleurs «soutenues par l'ensemble des forces politiques représentées au Parlement des Iles Canaries». Et d'annoncer que le cabinet Torres «maintient un contact direct et continu» avec le ministère des Affaires étrangères pour «suivre de près l'évolution de ce processus législatif marocain et ses effets possibles» bien qu'il soit convaincu que «le Maroc ne pourra pas rendre effective cette délimitation maritime sans avoir au préalable l'accord de l'Espagne, pays voisin ayant des intérêts dans ces mêmes eaux». Parallèlement à la réaction du gouvernement autonome, la formation Coalition Canaria (opposition) a demandé à Pedro Sanchez de déposer une plainte auprès des Nations unies contre la Maroc. Le parti d'opposition estime que «la décision unilatérale du Maroc n'est pas conforme au droit international». Officiellement le gouvernement Sanchez n'a pas encore commenté le projet de vote des textes en question par la plénière de la Chambre des représentants. Une posture prudente déjà observée au lendemain de l'adoption le 16 décembre des deux projets de loi par les députés membres de la Commission des Affaires étrangères. Madrid privéligie le recours aux canaux diplomatiques pour régler cet épineux problème.