Ce jeudi, le gouvernement des Iles Canaries, formée d'une coalition de gauche dirigée par le PSOE, a réagi à l'adoption des députés marocains de deux projets de loi n°37-17 et n°38-18 par une déclaration institutionnelle. La délimitation des frontières maritimes par le Maroc «affecte la compétence espagnole légitime sur les eaux entourant l'archipel des Canaries et viole également la légalité internationale et les résolutions des Nations unie», affirme l'exécutif autonome conduit par le socialiste Angel Victor Torres. Il appelle Rabat à respecter «les droits et intérêts des Iles Canaries et de l'Etat (espagnol) dans la zone marine objet de délimitation dans la zone économique exclusive (ZEE) et le plateau continental». L'archipel dit apprécier «les actions diplomatiques entreprises à cet égard par le ministère des Affaires étrangères et la ministre Arancha Gonzalez, notamment sa déclaration précise qu'il n'y aura pas de la part du Maroc de délimitation des eaux adjacentes entre les deux pays sans un accord préalable sur le partage de ses eaux entre les deux gouvernements». «Sans cet accord, la délimitation maritime dans les eaux de l'Atlantique oriental n'est pas conforme à la loi et le Maroc ne pourra l'opérationnaliser», poursuit-on. Le cabinet de Torres a émis, par ailleurs, le vœu que le gouvernement Sanchez reste déterminé dans «la défense des intérêts de l'Etat et de l'archipel dans les eaux environnantes de la communauté autonome des Iles Canaries». Dans l'ensemble, la déclaration «institutionnelle» de l'exécutif autonome est conforme à la ligne politique suivie pour l'instant par la cheffe de la diplomatie espagnole, Arancha Gonzalez. Toutefois il est lieu de noter que le texte tranche avec les positions radicales exprimées par son président depuis le 16 décembre. Mardi, Torres a en effet déclaré, lors d'un point de presse, que «le Maroc ne touchera aucun millimètre des eaux» de l'archipel.