Une étude récente a confirmé que la plupart des Marocains soutiennent l'intégration économique et l'ouverture des frontières entre les cinq pays du Maghreb arabe. La semaine dernière, l'Institut marocain d'analyses politiques (MIPA) a publié une étude sur l'intégration au Maghreb. Considérée comme l'une des régions les moins intégrées politiquement et économiquement au monde, le pourcentage des échanges commerciaux entre les cinq pays du Maghreb enregistrent, en effet, moins de 5% du total de leur commerce extérieur. L'étude, intitulée «Les entreprises économiques comme substitut à la stagnation politique», s'est concentrée sur les relations sociales et les perceptions des citoyens marocains de la question de l'intégration maghrébine. Elle s'est appuyée sur une recherche quantitative à travers l'utilisation de formulaires en ligne. Ainsi, 1 200 personnes représentant la population marocaine âgée de 18 ans ou plus, ont répondu aux questions des auteurs de l'étude. Celle-ci révèle que 47% des personnes interrogées ont confirmé qu'elles avaient une relation de parenté avec des citoyens du Maghreb (mariage, liens de sang ou amitié). Seulement 16% des personnes interrogées ont confirmé avoir déjà voyagé dans l'un des pays du Maghreb. Sans surprise, la Tunisie arrive en tête des pays du Maghreb visités par les Marocains, 56% de répondants se sont rendus au pays du Jasmin. L'Algérie arrive en deuxième position des pays visités avec 28%, suivie par la Libye (8%) et la Mauritanie (7%). A la question sur le pays du Maghreb dans lequel ils préfèrent vivre, autre que le Maroc, 53% ont mentionné la Tunisie. Les auteurs de l'étude expliquent ce choix par le fait que ce pays représente «l'unique expérience démocratique naissante» parmi ses voisins. De plus, 29% des répondants n'ont choisi aucun pays, ce qui s'explique, toujours selon l'étude, par le fait que la région du Maghreb semble peu attrayante pour un certain nombre de citoyens marocains. Les Marocains et l'échec de l'UMA Dans une partie liée à l'intégration économique et à l'ouverture des frontières entre les Etats membres, la grande majorité des répondants est en faveur de l'intégration économique et l'ouverture des frontières. Ainsi, 95% des répondants ont exprimé leur accord sur le fait que les échanges économiques entre les pays du Maghreb renforceront l'intégration régionale. De plus, 83% d'entre eux ont souligné que le conflit entre le Maroc et l'Algérie est le principal facteur entravant le projet de l'Union du Maghreb (UMA). Toujours concernant ce différend, 89% des répondants ont indiqué que la frontière entre le Maroc et l'Algérie doit être rouverte, tandis que 48% des participants à l'étude ont estimé que «les différences politiques entre les pays du Maghreb» sont à l'origine de l'échec de l'UMA. L'étude du MIPA précise également que 23% des répondants ont expliqué que la raison de cet échec serait le «désir de certains pays de la région de dominer», ce qui confirme que l'absence d'intégration est provoquée par des facteurs politiques. 11,5% ont expliqué l'échec par «la peur de l'ouverture économique», 6% ont cité les «stéréotypes sur le peuple du Maghreb», alors que 5% ont déclaré que «l'exclusion de la culture amazighe dans les pays du Maghreb» entrave l'intégration. L'étude indique enfin que 58% des personnes interrogées ont exprimé leur optimisme quant à l'avenir de l'Union du Maghreb, face à 42% qui ont déclaré ne pas être optimistes.