La sociologue Sanaa El Aji a décidé de se mettre elle-même en quarantaine pendant 14 jours même si elle ne présente aucun des symptômes du coronavirus. Au vu de la rapidité de la propagation du virus, elle estime qu'il en va de sa responsabilité personnelle. Depuis quand êtes-vous en quarantaine ? Depuis que je suis rentrée de Bruxelles, samedi 14 mars. Pourquoi vous êtes-vous imposée la quarantaine ? J'ai choisi moi-même de me mettre en quarantaine, même si je n'ai aucun symptôme. C'est une mesure de protection afin de protéger les autres, au cas où je serais moi-même atteinte. J'ai donc décidé de me confiner à domicile pendant 14 jours pour être certaine que je ne suis pas porteuse du virus. J'ai appelé ma famille pour les prévenir que je ne viendrais pas les voir. J'ai également fait quelques courses sur Internet pour éviter d'avoir à les faire dans le quartier et de prendre le risque de transmettre le virus. Dans le cas où j'aurais besoin de quelque chose d'important que je ne pourrais pas me faire livrer, j'ai la possibilité d'appeler mon frère qui viendra me déposer à la porte ce dont j'ai besoin. Encore une fois, je vais jusqu'au bout des précautions, même en l'absence de symptômes. Pour moi, le risque zéro n'existe pas. Je suis passée par un aéroport avec forcément beaucoup de gens en transit. J'avais un masque et du gel nettoyant mais la propagation du virus est tellement rapide… Si jamais je suis porteuse de ce virus, en m'isolant, je ne contaminerai pas les autres. Psychologiquement, comment vous préparez-vous ? Je sais que ça va être difficile psychologiquement. Pour l'instant, je travaille. Il y a des films que j'ai envie de regarder, des livres que j'ai envie de lire… Au bout de trois, quatre, cinq jours, ça va être difficile. Je me prépare à cela, mais je me dis autant supporter 14 jours de confinement que d'être un facteur qui contribue à la propagation de ce virus. Après les 14 jours, si besoin, je sortirai rapidement en prenant des précautions : des gants, des masques, un lavage de mains régulier... L'isolement est difficile, mais il s'agit de choisir entre se rapprocher de ceux qu'on aime ou prendre le risque de les contaminer. Malgré la difficulté, si on est rigoureux, le confinement sera le plus court possible. A contrario, moins on est rigoureux, plus il durera. Il faut également penser aux disponibilités dans les hôpitaux, qui sont très limitées chez nous. Nous n'avons pas les capacités hospitalières de la France et de l'Italie. Bilan Coronavirus dans le monde 259 465 151 Contaminations 5 174 661 Décès 235 366 205 Guérisons 53.8% de la population mondiale vaccinée