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Casablanca, capharnaüm pour les personnes à mobilité réduite
Publié dans Yabiladi le 12 - 02 - 2020

L'espace public dans la capitale économique n'est pas adapté aux personnes dont la mobilité est contrainte par un handicap, une grossesse, le transport d'une poussette ou de tout autre objet encombrant. Un arsenal législatif réglemente pourtant l'accessibilité de l'espace public mais il est peu appliqué.
«Là où un fauteuil roulant passe, tout le monde passe !» Tel est le mantra de Taoufik Ouzine, président du collectif Khatawat, qui vise à accompagner les différents services publics pour l'amélioration des conditions d'accueil et de déplacements des personnes à mobilité réduite (PMR). Le 3 février dernier, ce père d'un enfant en fauteuil roulant s'est fendu d'un tweet dans lequel il déplore l'absence d'accès à la plage le long de la corniche de Casablanca pour les PMR – en l'occurrence les personnes qui se déplacent en fauteuil roulant.
#CasaAmenagement et la ville de #casablanca ont fait peut être du bon travail sur la corniche mais aucune pensée pour les #PMR. eux aussi devraient avoir le droit de profiter de la plage. (j'ai vérifié de la porte 1 jusqu'a la porte 3) #maroc @Medias24 @Le360fr @LeDesk_ma pic.twitter.com/RM0zSh9Rja
— OUZINE Taoufik (@Khattawat) February 3, 2020
Un constat d'autant plus surprenant que les panneaux installés le long de la corniche par la marque WeCasablanca, portée par la société de développement local Casablanca Events & Animation, font mention d'un accès à la plage pour les personnes présentant un handicap physique. «J'ai été étonné de voir qu'une personne en fauteuil roulant ne disposait d'aucun accès à la plage alors que les panneaux l'indiquent. Pour dissimuler le doute, j'ai parcouru l'équivalent de deux kilomètres le long de la corniche pour vérifier s'il y avait un accès, mais il n'y en a pas, à l'exception d'un seul qui est totalement hors norme et dont la pente, particulièrement raide, est trop dangereuse pour une personne en fauteuil roulant», indique Taoufik Ouzine à Yabiladi.
«C'est moralement dommage qu'un nouvel investissement tel que celui-ci ne prévoie pas d'accès de ce type», déplore le président du collectif Khatawat, créé en 2018 et composé d'une vingtaine de membres, «dont la plupart travaillent dans le secteur du BTP et de l'urbanisme, notamment des ingénieurs et des architectes». Avec son collectif, Taoufik Ouzine dit avoir mené deux actions auprès de la commune du Maârif pour sensibiliser les autorités communales à l'accessibilité de l'espace public pour les PMR. «On nous a écoutés», estime-t-il. Il en veut pour preuve le boulevard Yacoub Mansour, dont plusieurs portions «ont été pensées pour permettre un accès aux personnes à mobilité réduite».
Les transports en commun, un bilan en demi-teinte
Faut-il craindre que cette avenue fasse figure d'exception dans le paysage urbanistique de la capitale économique ? Car dans leur écrasante majorité, les trottoirs sont très peu adaptés à la circulation de personnes contraintes dans leur mouvement. Loin de se cantonner à celles et ceux qui se déplacent en fauteuil roulant, la notion de «personne à mobilité réduite» regroupe toutes les personnes ayant des difficultés à se mouvoir dans un environnement inadapté. De nombreux facteurs peuvent ainsi intervenir, à l'instar du handicap moteur, mais aussi de la cécité, la surdité, la grossesse, une blessure, le transport d'un enfant à l'aide d'une poussette, l'utilisation d'une valise ou encore les difficultés de compréhension de la langue, résume le site HandiNorme.
«On associe trop souvent la mobilité réduite aux personnes en fauteuil roulant alors que tout le monde peut, à un moment ou à un autre, se retrouver dans cette situation. Une personne âgée est-elle condamnée à rester chez elle parce qu'elle ne peut pas se déplacer en ville ? C'est aussi le message qu'on essaie de faire passer», revendique Taoufik Ouzine.
Les trottoirs ne sont pas les seuls espaces en cause : si les tramways sont «essentiellement accessibles» aux PMR, leur accessibilité n'en reste pas moins limitée à leur périmètre. «L'inaccessibilité des rues fait qu'une personne ne peut pas se déplacer de chez elle jusqu'au tramway. En dehors du quai, il n'y a donc aucune accessibilité.» Sans parler des bus actuels, dont aucun n'est muni d'une palette inclinée pour permettre aux usagers handicapés ou transportant une poussette de pouvoir monter ou descendre.
Un arsenal législatif complet
De ses entretiens avec les responsables techniques de la mairie de Casablanca, Taoufik Ouzine ne retient qu'une chose : «Ils ne pensent pas à concevoir l'espace public de manière à ce que les personnes à mobilité réduite puissent y avoir accès au même titre que les autres. Ils oublient : c'est aussi bête que ça.»
La loi 10-03 relative aux accessibilités devrait pourtant le leur rappeler. «Les constructions, voies, espaces extérieurs ainsi que les divers moyens de transport sont considérés comme facilement accessibles lorsque la personne handicapée peut y entrer, en sortir, s'y mouvoir, utiliser leurs différents services et bénéficier de toutes les fonctions pour lesquels ils ont été créés, dans les conditions normales d'utilisation et sans contradiction avec la nature du handicap», énonce son article 1. Un arsenal législatif complet mais peu appliqué, qui réglemente toutes les formes d'accessibilité – d'urbanisme, architecturales, de transport et de communication – et prévoit des mesures de protection pour les personnes handicapées.
«L'accessibilité s'inscrit dans le principe selon lequel l'Etat est censé fournir les mêmes services à tout le monde», rappelle Taoufik Ouzine, faisant référence à la Constitution qui «garantit l'égalité des chances pour tout le monde». Or, «à partir du moment où il y a manquement au niveau de l'accessibilité du domaine public, il y a manquement au niveau de la Constitution».


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