Poursuivi à Marrakech pour des faits de pédophilie, un ressortissant koweïtien a fini par obtenir la liberté provisoire, contre une caution de 30 000 dirhams seulement. Les deux premiers jours de sa remise en liberté, son passeport ne lui a pas été confisqué et aucun dispositif de surveillance policière spécifique n'a été pris dans le cadre des procédures légalement admises dans ces cas-là. Un communiqué de le section locale de l'Association marocaine des droits humains (AMDH), qui révèle l'affaire ce vendredi, estime que «la confiscation du document de voyage n'a été effective que le 30 janvier, après que sa libération a été fortement contestée». Parvenu à Yabiladi, le document rappelle que le prévenu, âgé de 24 ans, aurait conduit une fille de 14 ans dans un appartement, où il aurait abusé d'elle avant de lui donner la somme de 3 600 dirhams. Pour sa part, la victime dit avoir été mise dans le coffre de la voiture pour que sa présence à bord du véhicule n'attire pas l'attention. Elle dit également avoir été violée à la maison, malgré le fait d'avoir supplié le ressortissant. L'ONG indique que les faits remontent à juillet 2019. Le prévenu a été placé en garde à vue le 13 décembre 2019, puis mis en détention préventive jusqu'au 28 janvier courant. «L'exploitation sexuelle des mineurs, leur viol et leur exploitation sexuelle constituent des violations flagrantes aux dispositions internationales relatives aux droits humains et à la Convention internationale des droits de l'enfant», fustige dans ce sens la section de l'AMDH à Marrakech. Par ailleurs, l'association s'interroge sur les raisons ayant conduit à faire bénéficier le Koweïtien de la liberté provisoire sans être soumis à un contrôle judiciaire immédiat. Cette faille «aurait pu lui donner la possibilité de quitter le territoire marocain et d'échapper à la justice et aux sanctions, sachant que les tribunaux du pays avaient précédemment poursuivi et puni des étrangers dans de tels cas», prévient l'ONG. Suite à la polémique, le prévenu a été placé sous mandat d'arrêt par le Parquet, ce que l'association plébiscite en appelant à «dynamiser la coordination internationale, pour que les pédophiles n'échappent plus à la justice à travers le monde». Article modifié le 2020/02/14 à 15h32