Ceuta appliquera une IPSI, soit une taxe indirecte d'importation, sur les matériaux de construction importés à partir du Maroc, écrit mercredi le média espagnol local Ceuta Actualidad. La mesure a été adoptée après que la Chambre de commerce a alerté le ministère de l'Economie et des finances et la délégation gouvernementale que ces produits «ne répondaient pas aux normes exigées par les autorités espagnoles et européennes». Ainsi, les autorités municipales commenceront à appliquer à ces matériaux du Maroc la même taxe exigée sur les produits qui entrent dans la ville par le port. La mesure, comme l'explique la ville dans un communiqué, vise à «protéger les petites et moyennes entreprises de Ceuta». Les services fiscaux ont communiqué leur décision à la chambre de commerce, à la délégation gouvernementale et à l'agence fiscale, poursuit le média. Et de souligner que «la Chambre de commerce s'est montrée satisfaite de la mesure qui, souligne-t-elle, vient protéger les intérêts des entreprises locales». «Cette concurrence déloyale et illégitime met en danger les entreprises qui importent légalement leurs produits, paient leurs impôts et embauchent légalement leurs travailleurs», conclut le communiqué. Cette mesure intervient après que les présidents de Ceuta et Melilla, Juan Vivas et Eduardo de Castro, ont reconnu la semaine dernière que les deux villes traversent des «moments de difficulté». «Aux contraintes structurelles classiques» s'ajoute une tentative «d'isolement et d'étouffement économique» du Maroc, ont-ils fustigé. Elle intervient aussi après que le Maroc ait décidé, en décembre, de ne plus rouvrir le passage frontalier Tarajal II servant jusque-là au transport des marchandises depuis Ceuta.