Alors que son film a sillonné plusieurs festivals internationaux, raflant au passage plusieurs prix, la réalisatrice et scénariste marocaine Maryam Touzani affirme que la projection d'«Adam» au Maroc «n'a pas d'équivalent». Elle confie également à Yabiladi avoir commencé l'écriture d'un nouveau long-métrage. La 18e édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM) met à l'honneur le cinéma marocain à travers la projection de plusieurs films. C'est le cas notamment de «Adam» de la Marocaine Maryam Touzani, qui a déjà été projeté dans plusieurs festivals internationaux, dont la 72e édition du Festival de Cannes. Réalisatrice, scénariste et actrice marocaine, Maryam Touzani n'a pas caché sa fierté de voir son film présenté au public marocain lors de cette 18e édition du FIFM. «J'ai toujours attendu le jour où mon film serait projeté ici au Maroc», nous confie-t-elle. «Le fait que mon film Adam soit projeté au FIFM de Marrakech n'est comparable à aucune autre projection. Le voir projeté dans plusieurs festivals internationaux est une chose, mais le voir présenté au public marocain en est une autre, très spéciale et qui n'a pas d'équivalent», ajoute-t-elle à propos de son premier long-métrage qui a déjà raflé plusieurs prix, dont celui de la critique du Chicago International Film Festival et celui du meilleur premier film au Philadelphia Film Festival, aux Etats-Unis. Maryam Touzani revient sur la spécificité de ce film, confiant à Yabiladi qu'«Adam» est «né d'une expérience intime et personnelle avec une mère célibataire qui est restée avec [elle] dans la maison de [ses] parents», lorsqu'elle était étudiante à la faculté. «C'est une histoire qui j'ai vécue et qui m'a vraiment marquée», déclare-t-elle. «Ainsi, 15 ans plus tard, lorsque je suis devenue moi-même maman, j'ai compris plusieurs sentiments que cette maman avait ressentis. J'ai compris combien sa situation était difficile, car vivre une expérience et la voir de l'extérieur, même si j'étais proche d'elle, c'est très différent. J'ai donc estimé qu'il fallait raconter cette histoire et lui donner une place.» Maryam Touzani Une reconnaissance de la contribution de Nabil Ayouch Le film raconte l'histoire de deux femmes qui se rencontrent avant que leur vie ne change complètement. «L'une est une maman célibataire qui arrive à Casablanca après avoir fui sa maison alors que ses parents ne sont pas au courant qu'elle est tombée enceinte. L'autre vient de perdre son mari et souffre toute seule pour survivre et élever sa fille de 8 ans, en préparant du msemen (crêpes) pour le vendre», détaille la scénariste et réalisatrice. Elle revient aussi sur la contribution de son mari, le réalisateur marocain Nabil Ayouch, dans ce film, affirmant qu'il «a été présent dès le début». «Il a été le premier que j'ai mis au courant, non seulement parce qu'il est mon mari mais surtout parce qu'il dispose d'une sensibilité qui me touche personnellement. Depuis le début, j'ai eu son retour et son regard sur le film», affirme-t-elle, reconnaissante. Nabil Ayouch est aussi le producteur du film. Une étape durant laquelle il a «beaucoup aidé» la réalisatrice. «Il m'a aussi donné plus de liberté, en tant que réalisatrice pour faire ce dont j'avais besoin. Il n'a jamais suggéré des choses en termes de réalisation pour que je sente que toutes les décisions prises me revenaient», poursuit Maryam Touzani. Fière de son film, qui a sillonné plusieurs festivals et compétitions internationales avant de revenir au Maroc, elle considère aussi que le Maroc est «un beau pays, où le côté humain est omniprésent et où il y a beaucoup de sujets à aborder, notamment par le cinéma». Elle rappelle aussi que cette même image est transmise par plusieurs autres réalisateurs marocains qui présentent au cinéma international leurs films. Quant à ses futurs projets, Maryam Touzani nous annonce avoir «commencé à nouveau à écrire». «Mais je ne peux rien vous dévoiler car le projet en est à ses débuts et j'ai l'habitude de garder mes projets secrets pour une longue période», argue-t-elle avant de confier que «l'écriture de scénarios est une phase [qu'elle] apprécie beaucoup».