Pour la troisième fois consécutive, Brahim Ghali ne pourra prendre part à la 44e édition de la «Conférence européenne d'appui et de solidarité avec le peuple sahraoui», prévue les 22 et 23 novembre à Vitoria au Pays-basque. Des ennuis avec la justice espagnole le privent en effet d'une belle tribune. En 2016, José La Mata, juge de l'Audience Nationale à Madrid avait ordonné la réouverture des poursuites pénales pour «génocide et crimes contre l'humanité» contre le chef du Polisario. Le magistrat a répondu ainsi favorablement à la plainte déposée en 2008 par l'Association Sahraouie de Défense des Droits de l'Homme (ASADEH). Celle-ci avait accusé 23 gradés du Polisario et cinq officiers de l'armée algérienne de «génocide», «torture» et «disparition». Cette absence de Brahim Ghali sera compensée par la présence du «Premier ministre», Mohamed Wali Akeik et du «président du Parlement», Khatri Addouh. Le programme de la conférence annonce également la participation de partisans du Polisario au Sahara sous contrôle marocain. Toutefois, aucun nom n'a été cité. Les organisateurs tentent de tirer profit du contexte politique en Espagne, avec l'accord scellé le 12 novembre entre le PSOE et Podemos, pour réclamer du prochain gouvernement espagnol «de reconnaitre clairement sa responsabilité dans le conflit pour que soit appliquée la légalité internationale et obliger l'Union européenne d'agir en conséquence», indique un média au Pays-basque. Une thèse défendue par Podemos de Pablo Iglesias. La conférence de Vitoria intervient alors que le Polisario et son réseau de solidarité se montrent très actifs sur la scène européenne. La semaine dernière, ils ont organisé au siège du Sénat français une rencontre sur les ressources naturelles au Sahara occidental puis une autre en Norvège.