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Affaire Kharbouch : Zoubida Aït Si Rahal continue son combat pour retrouver le commissaire
Publié dans Yabiladi le 23 - 01 - 2012

Tout commence l'été 2002. Mohammed Ait Si Rahal, un Marocain résidant à l'étranger vient passer des vacances à Marrakech avec son épouse Zoubida et leurs enfants. A la veille de leur retour en France, Mohammed se dispute avec un autre homme dans un café et est emmené au commissariat du 1er arrondissement de la ville ocre où il succombera sous les coups du commissaire. Le coupable, Mohamed Kharbouch est condamné à dix ans de prison ferme. Le problème est qu'il reste introuvable et ne peut exécuter sa peine. Pour la famille Aït Si Rahal, la passivité des autorités marocaines pour le retrouver les empêche pleinement de faire le deuil et de mener une vie normale.
«Cet été-là, je me souviens Mohammed avait acheté quatre billets pour une pièce de théâtre marocaine avec de la dakka marrakchia et moi je riais et je dansais ! C'était le plus beau mois de vacances que nous n'avons jamais eu !», se souvient Zoubida Ait Si Rahal joint par nos soins cet après-midi.
Une dispute qui tourne mal
Un beau mois de vacances qui s'est très vite transformé en une véritable tragédie. Le 25 juillet à la veille du retour de la famille pour la France, Mohammed va dans un café tranquille qui ne sert pas d'alcool, un café où il se rend régulièrement. A la maison, Zoubida s'inquiète parce que son époux tarde à rentrer. Un peu plus tard, Zoubida reçoit un appel de son beau-frère qui lui dit de venir sur le champ car Mohammed s'est disputé avec un autre homme au café. Zoubida apprendra plus tard après la mort de son mari que l'autre homme était en fait un MRE d'Espagne appartenant à la même famille du patron du café.
«Je suis le mari de ta mère !»
Zoubida part sur le champ en taxi au café et à son arrivée elle trouve son mari dans une fourgonnette de policiers. Elle se rend ensuite au commissariat accompagné de son beau-frère en taxi pour sortir son époux. Arrivés au commissariat, Mohammed est déjà à l'intérieur. Zoubida en profite pour faire le tour du commissariat et jette un coup d'œil par une fenêtre et c'est le choc : au moment où elle regarde, le commissaire Kharbouch et un autre policier balance contre le mur Mohammed Ait Si Rahal, menotté, sa tête cogne contre le mûr et s'effondre. «Ca a fait un bruit, un boom lourd contre le mûr que je n'oublierai jamais», raconte Zoubida. Elle court ensuite vers l'intérieur du commissariat pour aller voir son mari et rencontre sur son passage le commissaire Kharbouch.: «Mais qui êtes-vous pour frapper mon mari ?, vous n'avez pas le droit !» crie Zoubida au commissaire. «Je suis le mari de ta mère !», lui répond froidement le commissaire. «Je n'ai rien pu répondre à ce moment-là, je voulais seulement sortir mon mari de là», confie Zoubida. Deux policiers sortent ensuite le corps de Mohammed, qui n'est pas encore mort, en le tirant par les mains et le dépose dans la cour sans soin. De longues minutes plus tard, Mohammed est emmené à l'hôpital. «Il était conscient quand nous sommes arrivés à l'hôpital, il m'a regardé avec de grands yeux et il a fermé les yeux définitivement», raconte la gorge nouée Zoubida.
Introuvable
Après près de dix ans de bataille judiciaire entre des reports, des changements d'avocats du côté du commissaire Kharbouch, des appels et des allers-retours de Zoubida au Maroc qui lui ont couté une fortune, la justice marocaine finit par condamner le commissaire Kharbouch à 10 ans de prison en avril dernier. La famille est soulagée. Mais le cauchemar reprend très vite lorsqu'elle apprend que le commissaire Kharbouch est en cavale. Au jour d'aujourd'hui, l'assassin de Mohammed reste introuvable. Face à la passivité des autorités de retrouver l'assassin de son mari, Zoubida a envoyé à la fin du mois de décembre dernier une lettre au Directeur Général de la Sûreté Nationale. Objectif : lui faire parvenir une photo du commissaire, une photo qui pourrait être ensuite transmise aux frontières et aux aéroports. Mais silence radio du côté de la Sûreté Nationale. Zoubida n'a jamais eu de retour. Selon ces sources, le commissaire en cavale vivrait actuellement à Salé, précise-t-elle dans le courrier envoyé. «Avant ma mort, j'ai envie de voir Kharbouch derrière les barreaux, ne serait-ce que pour 24 heures», lance-t-elle.
Vie brisée
Aujourd'hui Zoubida est gardienne d'immeuble. Elle ne souhaite pas divulguer son âge, de peur qu'on la prenne pour une «vieille», dit-elle. Elle vit avec deux de ses fils et est l'heureuse grand-mère de trois petits enfants qui sont sa plus grande fierté. Son travail et sa famille sont ce qui lui ont permis de tenir toutes ces années. Elle a aussi des amies, des Françaises qui lui apportent beaucoup de soutien au quotidien et qui l'aident dans ses démarches, et les associations marocaines comme l'AMDH ou encore des associations françaises l'aident dans son combat. Cependant, Zoubida ne cache pas qu'elle prend des calmants matins et soirs et ce depuis 10 ans pour ne pas faire de cauchemars et bien dormir le soir. Elle ne s'octroie jamais de temps pour prendre soin d'elle. «Je ne me regarde jamais devant un miroir. J'avais l'intention d'aller chez le coiffeur aujourd'hui, il y avait une promotion mais j'ai annulé. Vous savez ma vie est partie dans la tombe avec mon mari», lance-t-elle.
Elle raconte que certaines fins de mois sont difficiles entre les coups de téléphone vers des portables au Maroc pour avoir des nouvelles de sa belle-famille, des conversations qui lui coûtent 150 euros par mois et aussi entre l'argent envoyé à sa belle-mère pour qu'elle puisse acheter ses médicaments. Son beau-père n'a jamais supporté la mort de son fils et est décédé quelques années plus tard d'une crise cardiaque. «Mes fils et moi, on ne meurt pas de faim. Si j'ai besoin d'argent, je fais du ménage chez les gens et j'aurais de quoi rapporter le dîner pour mes enfants le soir», explique-t-elle. «Mes enfants ne veulent plus mettre les pieds au Maroc. Ils ne comprennent pas non plus que je parle à des journalistes. A leurs yeux, ça ne sert à rien. Mais moi si je me bats c'est pour eux et pour avoir justice», conclut-elle.


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