Zoubida Chouak, veuve d'Ait Si Rahal, se tourne encore une fois vers la presse. Justice n'a toujours pas été rendue à son mari, Mohamed Ait Si Rahal, qui a succombé sous les coups de la police, au commissariat du 1er arrondissement de la ville de Marrakech en 2002. Le coupable, Mohamed Kharbouch, officier à la police judiciaire condamné pour dix ans de prison ferme reste introuvable. Nous nous souvenons toujours du drame qui a secoué Marrakech ce 25 juillet 2002, lorsque Mohamed Ait Si Rahal, 52 ans, résident à Paris, a rendu l'âme au commissariat de Marrakech sous les coups de la police. Venu passer les vacances à Marrakech avec sa femme et ses enfants, Mohamed Ait si Rahal est arrêté la veille de son retour en France pour une banale altercation dans un café. Il est conduit au commissariat et est roué de coups. «J'ai vu de mes propres yeux la police soulever mon mari menotté et le jeter contre le mur du commissariat de Marrakech.» racontait Zoubida Ait Si Rahal. Depuis, elle n'a cessé de se battre pour que justice soit faite. «J'arrêterai mon action le jour où la justice marocaine rendra un jugement équitable et punira les lâches qui torturent et assassinent un immigré qui voulait juste passer des vacances dans son pays d'origine avec sa famille.», expliquait Zoubida, résignée. Le meurtrier de son mari, l'officier de police judiciaire Mohamed Kharbouch, condamné le 11 avril dernier à Dix ans de réclusion criminelle s'est évaporé dans la nature. Le meurtrier reste introuvable «Je tiens à vous signaler à tous qu'il est toujours en liberté et que la justice marocaine toute puissante a été, à ce jour, incapable de retrouver Kharbouch pour le mettre en prison», s'indigne Zoubida. «Comment croire qu'un fonctionnaire de police puisse se volatiliser ? A votre avis n'est-il pas protégé par ses copains ?» se demande-t-elle, révoltée. L'officier Kharbouch, qui est en cavale depuis la prononciation de son jugement, fait l'objet d'un mandat d'arrêt au niveau national depuis le 19 mai 2011. «Je suis toujours en attente du jour où il purgera sa condamnation, si des personnes peuvent m'aider à le localiser, merci de me contacter !» déclare Zoubida Ai Si Rahal. La veuve de Mohamed Ait Si Rahal est gardienne d'un immeuble à Paris où elle vit avec ses trois fils, Achraf, Fahd et Wassime. Dix ans après le meurtre de son mari, cette battante garde bon espoir. «Pour ma part je ne lâche rien. Je n'ai plus de santé... Mais je ne baisse pas les bras», clame Zoubida haut et fort.