La sentence est tombée. Mohamed Kharbouch, le commissaire meurtrier de Ait Si Rahal, a été condamné à 10 ans de prison ferme, lundi 11 avril. La famille ne sera totalement satisfaite que lorsque le «commissaire tortionnaire» commencera à purger sa peine. «Nous tenons à remercier associations et militants de l'immigration qui nous ont accompagné toute au long de ces années de lutte pour rendre justice au feu Mohamed Ait Si Rahal», le soulagement de la famille et des amis de Mohamed Ait Si Rahal est à la mesure de l'annonce : le commissaire Mohamed Kharbouch a été condamné pour meutre à 10 ans de prison ferme par la Cour suprême. Il avait assassiné, le 25 juillet 2002, Mohammed Ait Si Rahal, un Marocain résidant à l'étranger venu passer des vacances avec sa famille à Marrakech. Dans une lettre ouverte, en mars dernier, sa veuve, Zoubida Ait Sirahal, signifiait son engagement à aller jusqu'au bout de son combat jusqu'à ce que justice soit faite. Pour Mme Ait Kharbouch, ses enfants et ses amis, cette sentence «est une victoire pour la justice et pour notre engagement pour un Maroc débarrassé de la torture, de l'arbitraire et de l'impunité». La soulagement total de la famille Ait Si Rahal reste, toutefois, suspendu à l'execution réelle de la peine par le commissaire car ce n'est sa première condamnation. Le meurtre ayant eu lieu en 2002, il a fallu attendre 2005 pour que Mohamed Kharbouch soit reconnu coupable et soit condamné à 10 ans de prison ferme. Il a fait appel, il n'a jamais purgé sa peine. La famille n'a pas baissé les bras. En mai 2006, il est à nouveau condamné à deux ans de prison ferme, mais cette condamnation ne prend jamais effet. En 2008, il écope encore de 10 ans de prison ferme mais ses avocats se pourvoient en cassation : il reste en liberté et continue à occuper ses fonctions. La veuve de Mohammed Ait Si Rahal, ses ayants droits, ses petits enfants et tous ses proches ont continué le combat. Aujourd'hui avec ce jugement, l'affaire pourrait trouver son terme. l'Histoire Eté 2002, Mohamed Ait Si Haral et sa famille sont arrivés à Marrakech pour y passer les vacances. Le 25 juillet, à la veille de son retour en France, M. Ait Si Rahal se rend dans un café. Il a une altercation avec un homme. La police intervient et arrête les deux hommes. Conduit au commissariat, M. Aït Si Rahal est maintenu en détention alors que le second est relâché. Il aurait eu des liens avantageux avec des notables de la ville. Alertée, la femme de Mohamed se rend rapidement au commissariat. Alors qu'elle essaie de parler avec les policiers, elle entend les coups des policiers suivis des hurlements de son mari. Faisant le tour du commissariat pour trouver un moyen de le voir, Zoubida Ait Si Rahal assiste impuissante au drame qui va conduire à la mort de son époux. Le commissaire Mohamed Kharbouch, secondé d'un policier éclate la tête du détenu contre le mur du commissariat. Ils le laisseront gisant derrière le commissariat sans soin, ni secours. Affolée, Mme Aït Si Rahal réussit à alerter une ambulance et à conduire son mari à l'hôpital le plus proche. Mohamed Ait Si Rahal décède à l'hôpital Ibn Zhour quelques heures plus tard. Depuis ce jour, Mme Aït Si Rahal, avec le soutien de ses enfants et des amis, n'a cessé de se battre pour que justice soit faite.