Des associations de Marocains résidant en Espagne ont dénoncé "la campagne de harcèlement" menée par la police catalane contre les immigrés marocains dans les différentes localités et villes de la communauté autonome de Catalogne. Les mauvais agissements des forces de l'ordre dans cette région espagnole contre les immigrés, particulièrement marocains ne datent pas d'aujourd'hui. L'arrestation d'un Marocain, suivi par des affrontements la semaine dernière entre immigrés marocains et Mossos d'Esquqdra à El Vendrell, a été un événement de trop. L'Association des travailleurs immigrés Marocains en Espagne (ATIME) a dénoncé "les campagnes d'identification" visant particulièrement les Marocains en Catalogne. Pour son président Kamal Rahmouni, "il est inconcevable que l'on définisse les cibles de ces campagnes sur la base de la couleur de leur peau ou de la langue". Tout en s'insurgeant contre "l'intervention violente" de la police le 17 février à El Vendrell, l'Association "Adib Biladi" basée à Tarragone, a fait savoir dans un communiqué que ces "actes ne correspondent pas aux agissements de la police d'un pays civilisé". Pour l'Organisation non gouvernementale "Coopération et développement avec l'Afrique du Nord" (CODENAF-Catalogne), les actions policières sont "une campagne électorale avant terme, dont l'objectif est de récolter le plus grand nombre de voix, parmi la population anti-immigrés, lors des élections locales prévues en octobre prochain". La Fédération des entités culturelles catalanes d'origine marocaine (FECCOM), s'est exprimée dans le même sens. Son vice-président, Abdeladhim Bakkali, qui s'est dit opposé à l'utilisation des immigrés à des "fins purement électoralistes", a rappelé que certaines formations politiques catalanes ont appelé à resserrer l'étau sur les immigrés. En janvier dernier, Kamal Rahmouni avait dénoncé l'utilisation des immigrés à des fins électoralistes. Il faisait allusion à l'époque à la volonté – abandonnée par la suite – de la municipalité de Vic (province de Barcelone), fief d'un leader d'extrême droite catalan, d'arrêter l'enregistrement comme résidents des immigrés ne possédant pas de titre de séjour. Les représentants de la communauté marocaine de Tarragone ont eu une réunion avec ceux de la police catalane et la municipalité d'El Vendrell, après les heurts du 17 février. Cette fois, les délégués des Marocains souhaitent rencontrer le délégué du gouvernement central en Catalogne, Joan Rangel. De même, ils souhaitent une intervention du ministre de l'Intérieur Catalan, Joan Saura pour mettre fin à ces campagnes des Mossos envers les immigrés marocains.