C'est depuis le siège du Congrès nigérian du travail, syndicat connu pour son soutien au Front Polisario et sa mobilisation récente contre l'adhésion du Maroc à la CEDEAO, que Gilles Devers, avocat du Front Polisario, a débuté mercredi une campagne visant à courtiser des syndicalistes du Nigéria pour soutenir le mouvement séparatiste. Ainsi, selon l'information rapportée par l'agence de presse du Polisario, l'avocat a rencontré des syndicats et des associations des droits de l'homme dans une tentative visant à convaincre plus d'ONG et de syndicats de rallier la thèse du Polisario. «Il a affirmé qu'il est temps pour les peuples africains de se soulever contre les violations des droits concernant le pillage des ressources, notamment au Sahara occidental», ajoute la même source. Pour convaincre, Gilles Devers n'a pas manqué d'évoquer quelques informations erronées. Il a ainsi affirmé que «la CJUE va émettre d'autres jugements qui mettront le Maroc et l'UE dans l'embarras suite aux accords de pêche et d'association». Et de souligner les «victoires du Polisario suite aux jugements» de la Cour de justice de l'Union européenne. Une juridiction ayant «dénié la souveraineté et le pouvoir de facto du Maroc et affirmé la souveraineté exclusive du peuple sahraoui et le droit du Polisario de le représenter devant des tribunaux et des instances européens et internationaux», selon lui. La CJUE avait pourtant estimé que le mouvement séparatiste n'avait pas «la qualité pour agir contre» les accords conclus entre le Maroc et l'Union européenne et qui incluent le Sahara. Pour soutenir la stratégie du Front au Nigéria, Gilles Devers était soutenu par Dipo Fashina, coordinateur du «Mouvement nigérian pour la libération du Sahara occidental». Ce dernier a annoncé que son mouvement «a entamé un processus visant à mettre un terme à l'importation de sardines et d'autres marchandises» du Maroc, dans le cadre de ses «sanctions imposées» sur le royaume. Cité par l'agence nigériane de presse, il est même allé jusqu'à appeler «l'Union africaine à sanctionner le Maroc».