L'Organisation météorologique mondiale relevant de l'ONU indique que le mois dernier a été la période la plus chaude qu'aura connue l'humanité à travers son histoire. L'impact s'est en effet ressenti partout dans le monde, de l'Afrique du Nord jusqu'à l'Antarctique, en passant par la Scandinavie. Juillet 2019 aura été le mois le plus chaud qu'a connu l'humanité. Une note d'information de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) annonce que durant cette période, la vague de chaleur observée à travers le monde fait désormais de l'année 2019 la plus chaude de l'histoire. En effet, les records des températures enregistrées au cours des quatre dernières années ont été dépassés, parallèlement aux niveaux de dioxyde de carbone atmosphérique qui ont également atteint «un record». En conférence de presse à New-York pour la présentation des résultats de l'OMM, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres a d'ailleurs déclaré que le pic de température enregistré en juillet 2016 a été dépassé, alors que cette année-là a été marquée par l'impact des courant d'El Niño. Dans ce sens, la fin juillet 2019 a été marquée par des températures anormalement élevée, qui ont même «perturbé le fonctionnement des transports et des infrastructures ainsi que la santé humaine et l'environnement», surtout dans les pays d'Europe et d'Afrique du Nord. Ces courants chauds se sont déplacés depuis cette région jusqu'aux pays scandinaves. Ils ont finalement atteint les régions antarctiques, qui ont enregistré une fonte de glaces record, notamment celle d'un iceberg de 11 milliards de tonnes en une journée. Un épisode annonciateur des changements pour les années à venir A partir de l'ensemble de ces données, le secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas estime que le mois dernier «a réécrit l'histoire du climat», réitérant l'urgence d'éviter un cercle vicieux des hausses des températures dans les prochaines années. «C'est la réalité du changement climatique, qui a lieu sous nos yeux et ne fera que s'aggraver si nous ne prenons pas d'urgence des mesures pour le combattre», a-t-il prévenu. Sur le mois dernier, les 27 et 28 juillet ont été les journées les plus chaudes par excellence, selon l'OMM. En effet, les stations météorologiques en Norvège ont fait état de nuits «tropicales», où le mercure a affiché «plus de 20°C dans 28 endroits». En Finlande, des records de 33,2°C à Helsinki et 33,7°C à Porvoo ont été enregistrés. Le 25 juillet, ce sont des pays comme l'Allemagne, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, la France et le Royaume-Uni qui ont connu des pics de chaleur ayant atteint, pour la première fois, «des températures supérieures à 40°C». Au Maroc, la dernière semaine du mois dernier a également été chaude, selon un bulletin faisant état de températures atteingant les 45°C. L'OMM en déduit que «2019 fera partie des cinq années les plus chaudes jamais enregistrées». «Le temps presse, si nous voulons enrayer la hausse dangereuse des températures», avertit Petteri Taalas. Des températures qui pourraient devenir la nouvelle norme Comme nombre de régions à travers le monde, les pays d'Afrique du Nord, notamment le Maroc, pourraient ne pas sortir indemnes de ces changements qui n'annoncent que leurs prémices. En juillet dernier, une étude réalisée par l'Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich (ETH-Zurich, Suisse) s'est intéressée à l'impact du réchauffement climatique sur 520 villes à travers le monde, dont des villes marocaines. Selon ses résultats, les températures les plus élevées des mois les plus chauds de l'année connaîtront de considérables hausses, d'ici 2050 sinon avant. A Marrakech par exemple, «la température maximale du mois le plus chaud devrait augmenter de 7°C, entraînant une variation annuelle moyenne de la température de 2,9°C». Les villes intérieures et celles en hauteur seront les plus touchées, notamment Fès où le climat sera plus semblable à celui de Mossoul, avec une hausse de 7,4°C dans les températures du mois le plus chaud et un changement de température annuel moyen de 2,7°C. A Casablanca, la température maximale du mois le plus chaud sera en hausse de 1,6°C, soit un changement de 1,7°C sur la moyenne annuelle, rendant le climat de la capitale économique «très semblable à celui de Tripoli actuellement». Ces exemples parmi d'autres augurent ainsi que la hausse des températures devient une réalité, dépassant parfois les pronostics scientifiques pour les années à venir. Plus généralement et pour réduire l'impact de ces changements, certains chercheurs recommandent notamment de replanter des arbres en grand nombre, surtout dans les milieux urbains, afin de favoriser le processus d'absorption des gaz à effet de serre liés à l'activité humaine et atténuer ainsi les pics de réchauffement.