Pour défendre les droits des trois activistes (dont un Espagnol) arrêtés par le Polisario, l'Initiative sahraouie pour le changement a sollicité la Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet. En face, les grands partis espagnols brillent par leur silence. Une semaine après les arrestations opérées dans ses rangs, l'Initiative sahraouie pour le changement (ISC) a décidé de saisir l'ONU. Lundi 24 juin, l'ISC a demandé, dans une lettre destinée à la Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, d'intervenir «en vue de garantir les droits de ces personnes, dans leur condition de prisonniers politiques, et qu'ils soient libérés bientôt». L'initiative rappelle à l'ancienne cheffe d'Etat du Chili que les trois activistes «ont été arrêtés la semaine dernière dans une flagrante violation de leurs droits», indique l'ISC dans un communiqué parvenu à notre rédaction. «Toutes les détentions se sont produites sans ordre judiciaire. Les familles n'ont reçu, jusqu'au moment de la rédaction de cette lettre, aucune notification officielle sur la détention et le lieu où se trouvent les détenus, et moins sur les supposés délits qui leur sont imputés.» Les partis espagnols observent le silence sur les cas de torture et de disparitions Dans sa lettre à Mme Bachelet, l'Initiative affirme que les trois opposants sont «incarcérés à la prison secrète de Rachid – par le passé, scène de graves violations des droits de l'Homme». L'ISC s'est gardé d'aborder les cas des centaines de personnes torturées dans ce lieu, notamment les prisonniers marocains civils et militaires et les Sahraouis ayant pris part au soulèvement de 1988. De son côté, le site Futurosahara indique que Moulay Abbad Bouzid est emprisonné chez les gendarmes. Une annonce révélée par son frère qui a affirmé à la publication en ligne l'avoir rencontré durant cinq minutes seulement. En revanche, la famille de Mahmoud Zeidan ignore où il se trouve. Les proches de Fadel Brika ont, quant à eux, appris que leur fils subissait un interrogatoire musclé «dans une cellule obscure, ses yeux sont bandés et ses mains menottées dans une tentative de l'obliger à avouer les accusations portées à son encontre pour ensuite le présenter devant un tribunal militaire», affirme Futurosahara. Il y a deux ans, Fadel Brika avait été expulsé des rangs de l'armée du Polisario justement pour avoir dénoncé ouvertement la corruption qui y règne. Fadel Brika, né à Laâyoune en 1962, est un ressortissant espagnol. Jusqu'à présent, Madrid ne s'est cependant pas encore manifesté pour soulever officiellement son cas et ceux des deux autres détenus. Les grands partis espagnols observent le même silence. Article modifié le 2019/06/25 à 11h04