C'est partie pour la deuxième consultation nationale sur la mise en œuvre des ODD lancée ce mercredi à Rabat. Un événement d'évaluation qui permettra au royaume de se préparer son examen national volontaire des Objectifs du développement durable (ODD), l'année prochaine, et du Forum politique de haut niveau pour le développement durable, organisé sous l'égide du Conseil économique et social de l'ONU prévu en juillet 2019. Le Maroc a lancé ce mercredi à Rabat la deuxième consultation nationale sur la mise en œuvre et le suivi des Objectifs de développement durable (ODD). Evénement organisé conjointement par le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale (MAECI), le Haut-commissariat au Plan (HCP) et le Système des Nations unies au Maroc, cette consultation se déroulera les 13 et 14 juin. Elle s'inscrit surtout dans le cadre de l'élaboration du Rapport national sur les ODD. Intervenant lors de la séance inaugurale, tenue aujourd'hui, la secrétaire d'Etat au ministère des Affaires étrangère, Mounia Boucetta a rappelé les objectifs de cette deuxième consultation, à savoir «sensibiliser les différents acteurs nationaux quant au défi des ODD 2030» et «recenser les acquis et tenter de surmonter les défis déterminés au cours de la mise en œuvre, quatre ans après l'adoption de l'agenda 2030». Une étape pour la préparation du deuxième examen volontaire du Maroc Il s'agit également de «se préparer aux échéances régionales et internationales à l'instar du Forum politique de haut niveau pour le développement durable, organisé sous l'égide du Conseil économique et social de l'ONU». La secrétaire d'Etat a souligné à cet égard que le Maroc se représentera l'année prochaine à l'examen volontaire pour exposer les avancées réalisées en matière d'engagement pour la mise en œuvre des ODD au niveau national. «Le Maroc a été l'un des premiers pays à présenter volontairement ses premières actions au niveau national dans l'optique de réaliser les Objectifs du développement durable lors du Forum politique de haut niveau de juillet 2016. Une chose est sûre : l'engagement du Royaume du Maroc dans la nouvelle dynamique mondiale est visible à travers la mise en œuvre des bases du développement durable et les réformes politiques et institutionnelles.» Mounia Boucetta Rappelant l'adoption, par le Maroc, de la Stratégie nationale du développement durable en juin 2017 et la présence de la dimension du développement durable comme «composante essentielle dans plusieurs plans structurels et stratégies sectorielles», la secrétaire d'Etat n'a pas manqué de citer l'Initiative nationale du développement humain (INDH) lancée par le roi Mohammed VI en 2005. L'occasion pour elle de rappeler le lancement de la troisième phase cette année. «De plus, le Maroc mise sur le chantier de la régionalisation avancée pour un décollage sur le plan économique et sociale et une généralisation de la mise en en œuvre les objectifs du développement durable au niveau de tout le territoire national», a-t-elle ajouté. Mounia Boucetta a également annoncé plusieurs recommandations qui pourront servir comme bases de cette deuxième consultation, comme «la mise en place d'un cadre institutionnel pour le suivi de la mise en œuvre des 13 ODD» ou encore «la généralisation des consultations à tous les acteurs nationaux, régionaux et locaux pour une vision unifiée et une approche participative horizontale». Doukkali, El Khalfi et El Ouafi évoquent un «bilan honorable» De son côté, le ministre de la Santé Anass Doukkali a affirmé que l'engagement du Maroc pour atteindre les ODD est reflété notamment dans la lettre royale adressée aux participants à la célébration de la journée mondiale de la Santé en avril dernier et le plan de Santé 2025. Pour la première, «elle a mis l'accent sur la couverture sanitaire universelle (CSU) en tant que levier pour atteindre le droit à la Santé», a-t-il rappelé. Quant au plan de Santé, «il accorde une place cruciale à la généralisation de la CSU», ajoute-t-il. Passant en revue plusieurs réalisations du Maroc, dont la mise en place de l'assurance maladie obligatoire en 2005 et la généralisation du RAMED en 2012 ayant permis au Maroc d'atteindre une couverture sanitaire de 62%, il a annoncé que les différentes lois en cours constitue une étape décisive pour la généralisation de la CSU. L'occasion de souligner «la tendance positive dans le cadre de l'atteinte de l'objectif relatif à la mortalité maternelle et infanto juvénile». «La première atteint 72 décès pour 100 000 naissances vivantes au lieu de 112 en 2011 et en l'espace de 7 ans. La réduction est de 35%», se félicite-t-il. «Le succès des ODD et particulièrement ceux liés à la Santé est tributaire de l'action collective des différents intervenants», a-t-il affirmé. Pour sa part, Mustapha El Khalfi, ministre chargé des Relations avec le Parlement et la société civile, s'exprimant sur l'objectif 13 des ODD, s'est félicité des partenariats tissés entre l'INDH et 14 000 associations. «Cela a été réitéré lors de la troisième phase de l'INDH», s'est-il réjouit. Le ministre a reconnu que «gagner le pari du développement durable ne peut être réalisé sans un partenariat solide avec la société civile». Il a aussi rappelé que le Maroc a mis en place des «bases solides pour le partenariat avec les associations, depuis la Constitution de 2011 et la publication des lois organiques, particulièrement celles des collectivités territoriales, ayant insisté sur le rôle des associations pour l'élaboration des programmes de développement et leur suivi». Il a cité la participation des associations dans le lancement de la consultation nationale sur le nouveau plan du développement durable ou encore le lancement de la généralisation de l'enseignement préscolaire en partenariat avec la société civile. Nezha El Ouafi, secrétaire d'Etat chargée du développement durable a mis en avant le fait que le Maroc est «le premier pays arabe et africain à avoir ratifié les trois conventions cadres de l'agenda 2030». «Nous ne parlons pas aujourd'hui de plans ou stratégies mais du bilan très honorable, car le Maroc a pu être le seul pays africain à présenter un bilan quant à la problématique de l'adaptation faisant l'objet des débats» au niveau mondial, a-t-elle précisé.