Dimanche, Saâdeddine El Othmani a démenti toute «relation particulière» entre son parti, la Turquie et le Qatar, affirmant que le PJD ne partage avec l'APK turc que «le nom». Une déclaration qui intervient alors que l'administration américaine veut inscrire les Frères musulmans sur la liste du terrorisme tandis que des sources affirment que des responsables auraient conseillé à Donald Trump de ne pas inscrire le PJD sur cette liste. Intervenant dimanche depuis la Maison de la presse de Tanger, le secrétaire général du PJD, Saadeddine El Othmani a balayé d'un revers de main les informations faisant état de liens entre son parti, la Turquie et le Qatar. «Le PJD n'a aucune relation particulières» avec ces deux Etats, répond-t-il ainsi aux critiques de certains faisant le lien entre le PJD, les Frères musulmans et ces deux pays. Pour lui, le PJD ne peut tisser des liens avec un pays, mais plutôt avec des formations politiques, ajoutant que le PJD et l'APK turc ne partagent que le nom. «Il s'agit d'un parti laïc alors que nous (le PJD) avons un référentiel islamique tandis que les régimes des deux pays diffèrent aussi entre système républicain et régime monarchique», tient-il à préciser. Mais ces déclarations du chef du parti au pouvoir sont-elles destinées à distancier davantage le parti de la Lampe du cercle des Frères musulmans ? Le 30 avril dernier, suite à une rencontre entre le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi et le président américain Donald Trump à la Maison blanche, ce dernier a indiqué qu'il envisage sérieusement d'inscrire les Frères musulmans (FM) sur la liste américaine des organisations terroristes. L'administration Trump n'a pas encore tranché Bien qu'elle touche directement l'APK turc et le Qatar, la décision peut également impacter les islamistes marocains, puisque leur proximité avec les Frères musulmans reste factuelle bien que les PJDistes aient procédé à une «révision». C'est d'ailleurs Abdelilah Benkirane, alors secrétaire général du PJD et chef du gouvernement, qui ne manquait pas d'aborder fièrement une main au pouce replié et quatre doigts levés, symbole de la Place Rabia-El-Adaouïa au Caire, haut lieu de la contestation contre la destitution de Mohamed Morsi, des Frères musulmans, par l'armée égyptienne, ainsi qu'Ahmed Raissouni qui avaient acté ce retournement de vestes. Mais El Othmani et les PJDistes peuvent déjà souffler. A en croire l'édition de ce lundi du journal Al Massae, qui cite un officier américain, des responsables des services de renseignements américains auraient conseillé au président Donald Trump de ne pas considérer le PJD et le parti Annahda en Tunisie comme des organisations affilées aux Frères musulmans. Ils auraient ainsi suggéré de ne pas inclure ces deux partis dans la liste des organisations que l'administration américaine s'apprête à déclarer comme terroristes. Selon le responsables américain, ces fonctionnaires tentent également de convaincre le président américain que la classification des Frères musulmans et des groupes connectés à cette, sur les listes du terrorisme, «doit dépendre de la nature des activités de ces groupes, notamment politiques, et pas seulement à l'aspect religieux». La source d'Al Massae rapporte aussi qu'à contrario, «certaines voix au sein de l'administration américaine considèrent le Parti de la justice et du développement comme une formation politique proche des Frères musulmans».