Sur les réseaux sociaux, des messages appellent les Marocains à boycotter les produits américains pour marquer leurs solidarité avec la Turquie. Sur cette crise, le PJD d'El Othmani semble tirer les leçons de son opposition à la destitution du président égyptien Mohamed Morsi, en observant un silence religieux. Les militants du PJD se sont rapidement engagés dans la guerre politico-commerciale entre la Turquie et les Etats-Unis, apportant un soutien sans concession à Recep Tayyip Erdogan dans son conflit avec Donal Trump. Une pluie de messages sur les réseaux sociaux, tel que #Boycott_america, invite les Marocains à exprimer leur appui à la politique du président turc, en boycottant les produits américains. La campagne n'a pas oublié les MRE qu'elle exhorte, d'ailleurs, à convertir leurs dollars en livres turques. «En soutenant la Turquie, vous soutenez la Oumma islamique contre les sionistes», appelle un internaute. PJD : Militantisme en bas, silence en haut Cette crise ouverte entre Ankara et Washington, pourtant alliés au sein de l'OTAN, a unifié les rangs des médias proches des islamistes. Alyaoum24, Al3omk ou Houwiyapresse ont mis leurs divergences de côté pour se solidariser avec la Turquie. Ils consacrent, d'ailleurs, une large couverture aux développements de cette affaire, avec un traitement particulier au sujet de la promesse de l'émir du Qatar, cheikh Tamim, d'investir 15 milliards de dollars dans le pays d'Erdogan. Néanmoins, cet intérêt de ces publications en ligne ne trouve pas d'écho au sein de la direction du PJD, le secrétariat général de la Lampe étant resté silencieux vis-à-vis de cette crise. Les proches de Saâd-Eddine El Othmani évitent même d'aborder cette sensible question. Visiblement la formation islamiste a tiré les leçons de son opposition à la destitution du président égyptien, Mohamed Morsi issu des Frères musulmans, par les militaires en 2013. L'Etat marocain était quant à lui plutôt favorable à l'opération menée par le maréchal Abdelfattah Al-Sissi. En témoigne le message de félicitation adressée, le 5 juillet 2013, par le roi Mohammed VI au président Adly Mansour, seulement quelques jours après son installation par l'armée pour assurer l'intérim. Ne partageant pas le silence de la direction de son parti, Hammad Kabbadj s'est dit persuadé que la Turquie «sortira victorieuse» de son conflit avec l'administration Trump grâce aux «qualités religieuses» de son président. A l'instar d'autres islamistes de son parti, le salafiste a couvert d'éloges la promesse de l'émir du Qatar d'injecter 15 milliards de dollars dans l'économie turque. Il y a quelques années, lorsqu'il était encore numéro 2 de l' «Association des écoles coraniques» dirigée par son ancien mentor Mohamed El Maghraoui, Kabbadj préférait réserver ses éloges aux responsables en Arabie saoudite.