Devant les participants au séminaire régional du Comité spécial de la décolonisation, le Front Polisario a tenté de surmonter son amertume quant à la résolution 2468 du Conseil de sécurité en insistant sur les termes «indépendance» et «droit inaliénable à autodétermination». Pour le contrer le Maroc a dépêché les vice-présidents des régions Laâyoune Sakia El Hamra et de Dakhla Oued Eddahab. Saint-Georges, capitale de la Grenade a accueilli du 2 au 4 mai 2019 un Séminaire régional du Comité spécial chargé d'étudier la situation en ce qui concerne l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux (C24). Une rencontre durant laquelle le dossier du Sahara occidental a été abordée. L'occasion pour le représentant permanant du Front Polisario auprès des Nations unies, Sidi Mohamed Amar de mettre en avant le mouvement séparatiste, allant même jusqu'à le qualifier de «représentant légal du peuple du Sahara occidental». Tout en présentant à plusieurs reprises le Maroc comme «force d'occupation», Sidi Mohamed Amar a affirmé que «les tentatives manifestes du Maroc d'asseoir sa souveraineté sur un territoire non autonome et inscrit à son ordre du jour du comité (des C24, ndlr) demeure le principal obstacle à la décolonisation». Pour lui, le fait que la question du Sahara occidental est abordée devant le Comité spécial de la décolonisation suffit à prouver «que cette opération n'a pas encore eu lieu». Le représentant du Polisario a insisté sur le «droit inaliénable du peuple [sahraoui] à l'autodétermination et à l'indépendance non négociable et insurmontable». «Tout ce qui est nécessaire est de mettre fin à l'occupation marocaine illégale du territoire et de donner à son peuple la possibilité d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance de manière libre et démocratique», a-t-il conclu. Le Maroc dépêche des élus du Sahara Des insistances pour combler l'absence de la notion de «référendum» de la dernière résolution du Conseil de sécurité adoptée le 30 avril par les Quinze. D'ailleurs, ce mot n'est évoqué qu'une seule fois, pour expliquer l'acronyme de la MINURSO. Une expression qui a laissé la place à la notion de «compromis» citée à plusieurs reprises dans ladite résolution. Mais au Séminaire régional du Comité spécial, des élus sahraouis unionistes étaient présents pour présenter les réalisations politiques et socio-économiques du Maroc dans le Sahara. Comme l'année dernière, où le royaume avait parié sur les élus issus du Sahara, le Maroc a été représenté par le vice-président de la région de Laâyoune Sakia El Hamra, Mhamed Abba et la vice-président de la région Dakhla Oued Eddahab, Ghalla Bahia. Ils ont d'ailleurs réitéré leur légitimité en tant qu'élus des Sahraouis, rappelant que les Conseils régionaux de Laâyoune Sakia El Hamra et de Dakhla Oued Eddahab ont été élus démocratiquement en septembre 2015. Une occasion également pour mettre en avant le plan d'autonomie proposé par le Maroc en 2007 ainsi que le programme de développement des provinces du sud lancé par le roi Mohammed VI pour la période 2015-2021.