Après la percée réalisée en mai à Grenade, le Maroc a réussi à imposer une nouvelle fois la présence de deux élus sahraouis à l'occasion de la réunion du Comité des 24 relevant de la 4e Commission de l'ONU des affaires politiques et de la décolonisation. La présence d'élus sahraouis à des réunions internationales se confirme. Lundi au siège des Nations unis à New York, «Mme Ghalla Bahiya et Ahmed Abba, vice-présidents respectifs des régions Dakhla-Oued Eddahab et de Laâyoune - Saguia El Hamra ont pris part aux travaux du Comité des 24 relevant de l'Assemblée générale», indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué parvenu à notre rédaction. Les deux «ont pris la parole, en leur qualité d'élus de la région du Sahara marocain. La participation éclatante au Comité des 24 constitue une nouvelle déconvenue pour l'Algérie, battant ainsi en brèche une prétendue représentation du "polisario"», se félicite la même source. Le Maroc ose enfin la carte des Sahraouis unionistes Ce succès diplomatique rassure la partie marocaine, d'autant qu'il intervient juste un mois après la percée réalisée, les 9 au 11 mai à Grenade, à l'occasion de la réunion dudit Comité relevant de 4e Commission des affaires politiques et de la décolonisation de l'ONU. Après des années de méfiance à l'égard des élus sahraouis, le Maroc a fini par les intégrer dans ses équipes négociatrices avec l'ONU. Lors de la première réunion avec Horst Köhler, du 6 mars à Lisbonne, la délagation marocaine comptait la présence des présidents des régions de Laâyoune-Sakia Al-Hamra, Sidi Hamdi Ould Errechid, et de Dakhla-Oued Eddahab, Ynja Khattat. Ce dernier est, d'ailleurs, un ancien cadre du Polisario rentré au Maroc pour se lancer dans le monde des affaires et la politique. Les deux membres du parti de l'Istiqlal sont originaires des provinces sahariennes. Cette ouverture devrait se poursuivre alors que le royaume est en négociation avec l'Union européenne pour l'élargissement de l'accord agricole et le renouvellement du protocole de la pêche de juillet 2014. Elle est d'ailleurs la seule voie qui s'offre aussi bien à Rabat qu'à Bruxelles pour contourner les arrêts de la Cour de justice de l'Union européenne de 2016 et 2017. La première décision avait ordonné aux Vingt-huit d'exclure le Sahara occidental de tout traité commercial avec le Maroc alors que le deuxième a conclu que l'accord de pêche n'est, en l'état, pas applicable à ce territoire.