La deuxième session ordinaire du Comité technique spécialisé de l'Union africaine sur les transports, les infrastructures transcontinentales et interrégionales, l'énergie et le tourisme organisé en Egypte connait la participation du Maroc et du Front Polisario. Un fait qui n'est pas sans rappeler les crises précédentes entre Rabat et Le Caire autour du dossier du Sahara occidental. Depuis dimanche 14 avril, la capitale égyptienne Le Caire accueille la deuxième session ordinaire du Comité technique spécialisé de l'Union africaine sur les transports, les infrastructures transcontinentales et interrégionales, l'énergie et le tourisme (Stc-Ttiet). Un rendez-vous continental, qui se poursuit jusqu'au jeudi 18 avril 2019 et auquel le Maroc prend part aux côtés d'une délégation du Front Polisario. En effet, ce mercredi, l'agence du mouvement séparatiste a indiqué dans une dépêche que Le Polisairo prend part à cette rencontre. Il est représenté par «Salama Mohamed Youssef aux côtés des représentants de 38 Etats africains et d'autres organisations». Une participation qui n'a pas empêché la présence du Maroc à cet événement. Ainsi, la délégation marocaine est conduite par Mohamed Najib Boulif, ministre délégué chargé du Transport. La délégation marocaine au Stc-Ttiet conduite par Mohamed Najib Boulif. / Ph. DR Plusieurs crises entre Rabat et Le Caire autour du Sahara Si pour l'instant, il n'y a pas eu d'accrochage entre les deux délégations, on se souvient des tensions durant une rencontre du Parlement panafricain près de Johannesburg en Afrique du Sud. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois qu'une participation du Front Polisario à une rencontre implique directement l'Egypte. Déjà en octobre dernier, lors d'une réception organisée par l'ambassade égyptienne à Addis-Abeba, à laquelle participait l'ambassadrice du Maroc en Ethiopie, un membre du Polisario était présent dans la salle. L'ambassadeur égyptien au Maroc, Ashraf Ibrahim, s'était senti obligé de démentir toute invitation faite par son pays au Front Polisario à l'occasion des festivités organisées le 12 octobre 2018. Une tentative pour désamorcer une nouvelle crise entre Rabat et Le Caire, dont les relations avaient déjà été frappées par un froid diplomatique en 2016. Pour mémoire, en octobre de cette année, le pays d'Abdel Fattah al-Sissi recevait en grande pompe une délégation parlementaire du Front Polisario, conduite par Khatri Idoh, venue prendre part à Charm el-Cheikh à une conférence parlementaire arabo-africaine. Plus tôt, l'Egypte avait préféré ne pas signer une motion adressée par le président gabonais Ali Bongo Ondimba, au nom de plusieurs pays africains dont le Bénin, le Burkina Faso et la Guinée demandant la suspension de la «RASD» de l'Union africaine. Avant cela, en 2015, une délégation égyptienne s'était même rendus dans les camps de Tindouf. Bien que des officiels égyptiens ont à maintes reprises assuré à leurs homologues marocains leur soutien à la marocanité du Sahara, les signaux de rapprochement avec le Front Polisario se sont faits plus fréquents. D'ailleurs, lors de la Conférence de Marrakech ayant réuni près des deux tiers des membres de l'UA, sur l'appui de l'organisation continentale au processus onusien pour le règlement de ce conflit, l'Egypte qui préside actuellement l'Union africaine était l'un des grands absents.