Après le déplacement d'une délégation du Front Polisario en Irlande début mars, son secrétaire général met le cap sur l'Islande. Mercredi, il a été reçu à Reykjavik par la Première ministre islandaise, Katrín Jakobsdóttir, pour lui exposer les thèses du mouvement séparatiste et décrocher ainsi son soutien. Le Front Polisario a désormais les pays nordiques dans son viseur. Mercredi, son secrétaire général, Brahim Ghali, accompagné de Mohamed Yaslem Bissat et Abdati Brayka, deux membres du secrétariat général du front séparatiste, ont été reçus à Reykjavik par la Première ministre islandaise. L'information, partagée en grande pompe par les relais médiatiques du mouvement séparatiste, est accompagnée d'une photo de trois membres du Polisario en compagnie de Katrín Jakobsdóttir, Première ministre de l'Islande et présidente du Mouvement des verts et de gauche. Selon l'agence de presse du Polisario, Katrín Jakobsdóttir a «exprimé l'intérêt de son gouvernement à suivre l'évolution du conflit dans le Sahara occidental et à appuyer les efforts de résolution, fondés sur le respect de la Charte et les résolutions des Nations unies». «La réunion a porté sur les derniers développements [du conflit] et les efforts des Nations unies pour la décolonisation du Sahara occidental, et sur la voie actuellement empruntée par Horst Koehler, envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies», poursuit SPS. Les thèses du Polisario exposées à Reykjavik Brahim Ghali n'a pas raté l'occasion de relayer les thèses du Polisario, notamment en ce qui concerne «la situation des droits de l'homme» au Sahara ainsi que les «restrictions» présumées «imposées par le Maroc aux Sahraouis». L'occasion aussi de «dénoncer» la ratification, par l'Union européenne, des accords avec le Maroc qui incluent explicitement le Sahara. Le secrétaire général du Polisario a enfin «exprimé ses remerciements et sa satisfaction de cette rencontre», affirmant la volonté de son mouvement de «renforcer les relations amicales et la coopération avec la République d'Islande». Sahara occidental : Mal en point en Europe, le Polisario frappe à la porte de l'Irlande A signaler que l'Islande, tout comme l'ensemble des pays européens nordiques, ne reconnaît pas la «RASD». Cette rencontre, qui ne manquera pas de faire grincer des dents à Rabat, fait suite à une autre visite effectuée par une délégation du mouvement séparatiste, début mars, en Irlande. Mohamed Sidati, représentant du Polisario en Europe ainsi que Mohamed Yaslem Bissat, membre du secrétariat général du Front, étaient parvenus à rencontrer Michael D. Higgins, président de l'Irlande, et à lui remettre «une lettre» de Brahim Ghali. D'autres membres de la délégation du Polisario avaient été reçus au siège de la diplomatie irlandaise par la secrétaire générale du ministère des Affaires étrangères, au cours de la même semaine. Reprise par Algérie Presse service (APS), l'information avait suscité l'ire des officiels et des médias marocains, qui avaient au passage dénoncé une «fake news» relative à une prochaine visite du dirigeant du Polisario dans ce pays de l'Union européenne, connu pour ses liens avec le mouvement séparatiste depuis l'ère de Mohamed Abdelaziz.