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France : Trente ans de polémiques sur le voile jusqu'au hijab running Decathlon
Publié dans Yabiladi le 26 - 02 - 2019

L'exclusion d'un collège de l'Oise, en 1989, de trois collégiennes refusant d'enlever le voile, a posé les jalons de la longue série de polémiques qui se sont succédé ces trente dernières années, jusqu'à la toute dernière concernant le hijab running Decathlon.
C'est une polémique qui vient s'ajouter à une liste déjà bien longue en la matière. Le groupe français Decathlon, spécialisé dans la grande distribution d'articles sportifs et de loisirs, est depuis hier dans le viseur de plusieurs responsables politiques français. En cause, la mise en vente, très prochainement en France, d'un hijab de course à pied.
Alors que la porte-parole des Républicains, Lydia Guirous – première à avoir réagi, inaugurant ainsi la polémique – a dénoncé hier la «soumission» de Decathlon, la ministre de la Santé Agnès Buzyn lui a emboîté le pas ce matin. Invitée dans la matinale de RTL ce mardi 26 février, elle a regretté «une vision de la femme [qu'elle] ne partage pas évidemment». «Si on souhaite l'égalité femmes-hommes, ce n'est pas pour que les femmes cachent leur visage. Je trouve que ça ne correspond pas bien aux valeurs de notre pays (…) J'aurais préféré qu'une marque française ne promeuve pas le voile», a-t-elle notamment ajouté.
La députée des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer a également pointé du doigt «cette soumission à la mode islamiste». «Je trouve ça triste aujourd'hui qu'une entreprise, en plus avec une certaine perversité dans l'habillage de cette soumission ; à la fois à la concurrence puisque c'est fait pour concurrencer Nike, et puis cette soumission à la mode islamiste, je trouve ça triste parce qu'on sait parfaitement que cette espèce de coup de boutoir est une volonté de défier nos mœurs», a-t-elle réagi ce matin auprès de RMC. «Il y a des femmes qui meurent aujourd'hui pour pouvoir sentir le vent dans leurs cheveux, et nous toute la réponse qu'on leur apporte, c'est qu'on est totalement disposés et disponibles pour cette espèce de prosélytisme sur la voie publique.»
Le voile oui, mais à condition de rester cachée
C'est peu dire que la question du voile cristallise les tensions. En mai 2018, le foulard islamique de la présidente de l'UNEF Paris Sorbonne avait fait couler beaucoup d'encre. L'interview sur M6 au «19.45» de Maryam Pougetoux avait en effet suscité un tollé sur les réseaux sociaux, notamment auprès des mouvements de défense de la laïcité. L'essayiste Céline Pina, cofondatrice du mouvement «Vivre la République», était allée jusqu'à dénoncer sur Facebook «l'infiltration et le noyautage du syndicalisme étudiant» par les Frères musulmans.
Dans la sphère professionnelle également, le sujet déchaîne les passions. Preuve en est de la retentissante affaire dite de la crèche Baby Loup, dont l'une des salariées avait été licenciée en 2008 au motif qu'elle portait un foulard islamique, alors que le règlement intérieur de l'association imposait le respect des principes de laïcité et de neutralité à son personnel.
«En réalité, depuis l'affaire Baby Loup et le récent avis de la Cour de justice de l'Union européenne sur le port de signes religieux dans l'entreprise, le voile est en train de devenir un signe religieux œuvrant à charge contre les femmes musulmanes», analyse l'enseignante-chercheure Hourya Bentouhami dans une étude intitulée «Phénoménologie politique du voile», parue à l'automne 2017. En mars 2017, la Cour de justice européenne avait en effet autorisé l'interdiction du voile islamique en entreprise. Hourya Bentouhami d'ajouter : «Il (le voile, ndlr) n'est souvent autorisé que dans les métiers où les femmes sont structurellement invisibles : soit par leurs horaires qui font qu'elles ne croisent jamais ou peu les usagers, soit par le fait que l'attention à la clientèle se fasse à distance, hors de la vue.»
Une obsession qui touche toutes les strates de l'espace public
L'exclusion d'un collège de l'Oise, en 1989, de trois collégiennes refusant d'enlever le voile, a posé les jalons de la longue série de polémiques qui se sont succédé ces trente dernières années. «Depuis cette date (1989, ndlr) et jusqu'en 2004, c'est l'école qui est le lieu privilégié des différentes affaires du voile. (…) De fait, jusqu'en 2003, l'école engageait peu la rhétorique de l'égalité des sexes, mais plutôt celle de l'égalité des citoyens. À ce titre, on peut dire que 2003 marque un tournant dans le registre du discours du scandale : l'égalité des sexes entre en scène, d'une manière qui certes avait été préparée dès 1989 par la participation de deux féministes "historiques" à la rédaction du "Munich de l'école républicaine" mais qui n'était pas encore formulée aussi clairement comme un étendard national», décortique Hourya Bentouhami dans une autre étude intitulée «Les féminismes, le voile et la laïcité à la française», parue en 2018.
Pour l'enseignante-chercheure, le débat s'est déplacé vers toutes les strates de l'espace public. Elle pointe «ce qui ressemble à une chasse au voile dans le domaine périscolaire, dans les crèches privées, sur les plages publiques, dans les espaces de compétition sportive, autrement dit dans tout ce qui engage une présence publique, visible et reconnaissable aux yeux de tous de l'adhésion à la foi musulmane».
«Au sein de cet arsenal législatif, administratif et réglementaire prohibitif, porter le voile ou tout autre signe rappelant le voile et le fait d'être une femme musulmane pratiquante – "avouée" – fait figure de preuve à charge contre son sens de la responsabilité, sa compétence professionnelle ou sportive, sa capacité à s'occuper de ses enfants ou de ceux des autres, etc», écrit-elle.


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