Contrairement au gouvernement Sanchez qui a soutenu le Maroc dans le vote du 16 janvier au Parlement européen, les organisations de producteurs et d'exportateurs de fruits et légumes ibériques exigent un étiquetage des produits en provenance du Sahara. Le feu vert du Parlement européen aux modifications apportées à certains articles de l'accord d'association entre le Maroc et l'UE, n'a pas uniquement irrité le Polisario. Des associations de professionnels agricoles en Espagne sont montées au créneau. C'est la Coordination des organisations d'agriculteurs et d'éleveurs (COAG, de son acronyme en castellan) qui a décoché les premières flèches en direction du Maroc. L'adoption de l'accord par les eurodéputés, le 16 janvier, «porte un préjudice aux intérêts des producteurs des fruits et légumes espagnols», indique-t-elle dans un communiqué publié le 22 janvier. «Le processus de négociations a été miné par des zones d'ombre, des pressions opaques de la part du Maroc et d'un possible grave scandale de conflit d'intérêts de plusieurs députés de la Commission du Commerce International. Tout cela sans étude d'impact, ni informations statistiques vérifiables sur les volumes commerciaux en provenance du Sahara occidental, car le Maroc n'a pas fourni d'informations fiables à cet égard», a déclaré Andrés Góngora, responsable du secteur des fruits et légumes au sein de COAG. Etiquetage des produits du Sahara La Coordination est convaincue que «l'accord de libre-échange UE-Maroc viole la législation européenne en matière de commercialisation des fruits et légumes frais en limitant la capacité des consommateurs à savoir clairement si un produit étiqueté comme étant originaire du Maroc provient de ce royaume, ou du Sahara occidental», note le communiqué de COAG. Et d'ajouter que les lois en vigueur en Europe «stipulent clairement que les fruits et légumes frais ne peuvent être commercialisés que s'ils comportent l'indication du pays d'origine. À cet égard, le COAG demande à l'Union européenne de renforcer les contrôles aux frontières pour empêcher les produits agricoles cultivés sur le territoire du Sahara occidental d'entrer sur le marché de la Communauté comme s'ils proviennent du Maroc, sans les précisions correspondantes sur l'étiquetage». La Fédération espagnole des associations de producteurs et exportateurs de fruits et légumes (FEPEX) a pris le relais pour exprimer ses «inquiétudes» des conséquences de l'arrivée de tomates du Sahara sur le marché européen sur la tomate originaire d'Almeria. L'organisation a demandé, elle aussi, de procéder à l'étiquetage des produits de la région.