Bien qu'il ait amélioré son score, qui passe de 4,87 à 4,99, le Maroc ne gagne qu'une place au classement mondial établi par The Economist Intelligence Unit, publié mardi. Dans cet indice de démocratie, le Maroc maintient toutefois une bonne place dans la région MENA. Le royaume a gagné une place dans l'indice de démocratie, publié annuellement par The Economist Intelligence Unit (EIU), se classant ainsi à la 100e place sur 167 pays. Selon le rapport publié mardi, le royaume enregistre un score de 4,99 points en 2018 comparé aux 4,87 sur 10 enregistrés un an auparavant. L'EIU rappelle que le score du royaume a largement évolué depuis 2006. Après un score de 3,9 sur 10 enregistré il y a 12 ans, le Maroc a amélioré son classement et son score, qui est passé de 4,07 en 2012 à 4,77 en 2016, et continue de grimper. La nouvelle note assoit le pays dans la case des régimes hybrides, troisième catégorie établie par l'entreprise indépendante. Dans cette catégorie, le Maroc se place entre le Kirghizistan et la Bosnie-Herzégovine. Les pays sont classifiés, en effet, selon quatre régimes : démocratique, démocratique imparfait, hybride et autoritaire. Le calcul est basé sur 60 critères regroupés en cinq catégories alors que la notation se fait selon une échelle allant de 0 à 10. Le Maroc à la troisième place dans la région MENA La note du Maroc est calculée sur la base de quatre indicateurs. Ainsi, le processus électoral et le pluralisme dans le royaume obtiennent un score de 5,25 sur 10, alors que la note des libertés civiles est de 4,41. Le fonctionnement du gouvernement obtient une note de 4,64 sur 10, la participation politique 5,00 et la culture politique 5,63 sur 10. Selon cette évaluation, le Maroc n'a pour sa part jamais dépassé la moyenne, malgré son amélioration au fil des années. «Au Maroc, le taux de participation aux dernières élections législatives de 2016 était également inférieur à 50%. Toutefois, les élites politiques et commerciales continuent de faire face à une montée du mécontentement face à la hausse du coût de la vie, exacerbée par une campagne réussie dans les médias sociaux appelant les Marocains à boycotter plusieurs produits de consommation», indique le rapport, évoquant ainsi la campagne de boycott lancée en avril dernier. Le document évoque aussi le Hirak du Rif, rappelant que «le roi Mohammed VI a tenté de répondre aux griefs populaires en accordant une grâce royale en août 2018 à plus de 180 personnes arrêtées lors de manifestations dans la région du Rif en 2017». «Cependant, il est peu probable que les causes sous-jacentes des troubles (tels que l'enchevêtrement de la politique et des grandes entreprises et l'inégalité généralisée) soient pleinement traitées à court terme», prédisent ses rédacteurs. Comparé aux autres pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, le Maroc arrive à la troisième place, derrière Israël (7,79 sur 10) et la Tunisie. L'Algérie (126e place mondiale) arrive à la 9e place, la Libye, 154e place au classement mondial, occupe le 16ème rang régional, tandis que la Mauritanie (119e) arrive au 24e rang. Le classement est dominé par les pays nordiques, comme la Norvège (première place mondiale), l'Islande, la Suède, la Nouvelle Zélande et le Danemark (5e rang mondial). Le bas du classement est occupé par le Tchad (163e), la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, la Syrie et la Corée du Nord (167e).