Retour forcé au bercail pour l'extrémiste marocain Saïd Mansour, 58 ans. Les autorités danoises ont annoncé ce samedi 5 janvier son extradition vers le royaume, rapporte l'agence EFE, qui cite des médias à Copenhague. Une mesure très attendue, notamment après le verdict prononcé en juin 2016 par la cour suprême de lui retirer sa nationalité danoise et de prononcer son expulsion définitive vers son pays d'origine. Ce fut d'ailleurs le premier cas de déchéance de nationalité au Danemark décidé en application dans le cadre des lois antiterroristes adoptées en 2002. Mansour a été condamné en juillet 2015 à quatre ans de prison ferme pour avoir diffusé des contenus de propagande terroriste d'Al-Qaïda. Celui que l'on surnomme «Le Libraire de Brønshøj» avait été accusé de production et de diffusion de CD, de DVD et de messages en ligne et via Facebook faisant l'apologie du groupe terroriste. «Je suis satisfait. Avec l'extradition de Mansour, nous envoyons un signal clair : les étrangers criminels qui sapent nos valeurs et promeuvent le terrorisme n'ont pas leur place dans la société danoise», s'est félicité le Premier ministre, Lars Løkke Rasmussen. Une joie que ne partage pas l'avocat de Mansour, Eigil Strand. Celui-ci a affirmé dans des déclarations à une chaîne TV qu'il «a été informé de l'extradition à la dernière minute juste avant que son client ne s'envole vers le Maroc, et a réitéré qu'il craignait qu'il y soit torturé ou tué». Des inquiétudes que la ministre de l'Intégration, Inger Støjberg, a balayées d'un revers de main, assurant que Rabat avait donné à Copenhague des garanties sur la sécurité de Mansour. «C'est une affaire qui a pris beaucoup de temps, mais nous le savions déjà, car il est très difficile d'expulser un homme comme celui-ci», a-t-elle déclaré.