La Cour suprême du Danemark a décidé, ce mercredi, de déchoir de sa nationalité danoise et d'expulser un marocain du nom de Saïd (Sam) Mansour. Cet homme avait été condamné en juillet 2015 à quatre ans de prison pour apologie de l'organisation terroriste Al Qaeda à travers le réseau social Facebook, des courriers électroniques et la publication de trois livres. Son avocat avait fait appel devant la Cour suprême. Selon l'agence EFE, c'est la première fois qu'une personne est déchue de sa nationalité pour un tel délit, une possibilité autorisée par les lois antiterroristes et que le tribunal applique en raison de la « gravité »des faits reprochés, et la situation personnelle du condamné qui avait déjà purgé des peines de prison pour des délits similaires. Mansour, 56 ans, réside au Danemark depuis 1984, et s'etait scolarisé au Maroc. Il vit actuellement des allocations sociales depuis deux décennies et ne parle que peu le danois. Il a eu quatre enfants, adultes à présent, avec sa première épouse, et une petite fille avec une autre. Le tribunal a cependant précisé qu'il appartient aux autorités danoises de décider de son expulsion vers le Maroc conformément à la Convention européenne des droits de l'homme. « J'espère qu'il sera renvoyé au Maroc et qu'il parte une fois pour toutes du Danemark », a déclaré la ministre de l'intégration, Inger Støjberg, précisant cependant que s'il venait à rester sous le régime du « séjour toléré », on lui rendra la vie « insupportable », allusion, selon EFE, aux mesures que compte prendre le Gouvernement danois pour durcir les conditions de vie à ce genre de personnes. Saïd ou Sam Mansour avait été reconnu coupable d'avoir soutenu Al-Qaïda et le Front Nosra (Al-Qaïda en Syrie) dans des publications sur Facebook, et d'avoir aidé à publier des livres d'Abu Qatada, un religieux jordanien expulsé du Royaume-Uni pour être jugé dans son pays. «Ses commentaires (dans ses publications sur Facebook) excèdent largement les limites de la liberté d'expression – ce que la cour a confirmé», avait déclaré le procureur du ministère public Kristian Jensen Braad devant le palais de justice lors de son procés. Mansour, libraire, avait fait valoir à l'audience qu'il risquait d'être torturé s'il était renvoyé au Maroc, mais la cour avait statué que cette question relevait des autorités en matière d'asile et non du système judiciaire.