De grands écarts existent entre les attentes des travailleurs casablancais et les performances de leur ville, notamment sur le plan humain, indique le cabinet Mercer dans un récent rapport. 15 mégapoles du monde sont comparées, dont Casablanca où un niveau de stress «élevé à modéré» est constatés auprès des employés qui y vivent. Le cabinet Mercer, leader mondial du conseil en ressources humaines, en santé prévoyance, en retraite et en investissements a rendu public la semaine dernière un nouveau rapport sur la croissance des mégapoles émergentes. Intitulé «L'humain d'abord : moteur de la croissance dans les mégalopoles émergentes», le rapport étudie 15 mégapoles mondiales, dont Casablanca. Il livre les données basées sur des questionnaires en ligne menés auprès de 500 employés casablancais, ainsi que 54 employeurs. Des répondants que le document classe par profil, précisant que le marché de l'emploi à Casablanca est composé de «12% de performants confiants, 23% de familles professionnelles, 37% de professionnels et de diplômés, 19% sont de propriétaires d'entreprise et d'ouvriers qualifiés et 10% de vocations en difficulté». La composition du marché de l'emploi casablancais selon le cabinet Mercer. / Ph. DR A la question sur «les attentes des employés», la majorité des répondants des 15 mégapoles estiment que leurs villes sont sous performantes. Pour expliquer ce constat, le rapport donne l'exemple de Casablanca. Dans la ville blanche, les attentes exprimées par les répondants sont regroupées en quatre facteurs : humain, argent, travail et santé. Mais les performances de la ville blanche restent en deçà des attentes. Ainsi, la ville est classée dans la deuxième catégorie des «villes en progression». Une catégorie où «les villes ont une côte élevée pour les facteurs humains, mais se classent légèrement moins bien pour les facteurs liés au travail et à l'argent». De plus, «les facteurs liés à la santé se situent au plus bas des quatre ensembles de facteurs dans ces villes», précise le rapport. Un haut niveau de stress «élevé à modéré» Casablanca affiche en effet une progression de 59% pour les facteurs humains, 68% pour les facteurs liés au travail et à l'argent et 59% quant aux facteurs liés à la santé. Sa progression globale, de 61% la place à 1% seulement de la progression moyenne des 15 mégapoles. Elle est aussi classée à la 12e place, derrière Calcutta (Inde), Curitiba (Brésil) et devant Belo Horizonte (Brésil). Mais lorsque le document compare la performance de la ville aux attentes des répondants, des écarts sont à signaler. Il s'avère en effet qu'un grand écart existe pour le facteur humain relatif à la «sécurité et sûreté» où les attentes des Casablancais restent plus élevés que la progression de la ville. Le facteur santé lié au «stress personnel et anxiété» tout comme le facteur de travail relatif au «transport et circulation» enregistrent respectivement des écarts similaires alors que le facteur santé lié à «la qualité de l'air et de l'eau / pollution» arrive en dernière place. Les facteurs où les écarts entre les attentes et performance sont plus importants selon le cabinet Mercer. / Ph. DR L'analyse précise aussi que contrairement aux répondants des trois autres villes qui composent la deuxième catégories et dont plus de la moitié signalent une «satisfaction élevée» de leur vie, les Casablancais se distinguent. «23% seulement des travailleurs affirment avoir une grande satisfaction à l'égard de leur travail», constate le document. Celui-ci revient aussi sur les niveaux de stress généraux. A Casablanca, plus de 38% des travailleurs font état d'un «niveau de stress élevé», 31% de niveau de stress modéré et 31% de niveau de stress bas. Les niveaux de stress selon les répondants. / Ph. Cabinet Mercer Le rapport indique également que 28% des répondants casablancais pensent que plus de la moitié de leurs tâches pourraient être remplacées par des moyens technologiques dans les cinq prochaines années.