«Mal être au travail ? Mythes et réalités sur la santé mentale et l'emploi», c'est le titre du dernier rapport de l'OCDE. Selon cette enquête, un cinquième des travailleurs dans le monde souffrent de troubles mentaux occasionnés par le travail. Le Maroc n'est pas épargné par cette tendance. Insomnie, stress et anxiété rongent les travailleurs au Maroc. Le chiffre est alarmant ! Selon le dernier rapport de l'OCDE, un travailleur sur cinq souffre de troubles mentaux tels que l'anxiété ou la dépression et a du mal à s'en sortir. La précarité montante des postes proposés et l'augmentation de la pression au travail serait derrière une baisse de productivité chez trois travailleurs sur quatre présentant des troubles mentaux. «Les aptitudes cognitives et relationnelles demandées sont plus importantes, ce qui rend la tâche plus difficile pour les personnes souffrant d'une mauvaise santé mentale.» peut-on lire sur le rapport. Si les cas de dépression aigüe restent rares, les troubles mentaux chroniques rendent l'intégration difficile sur le marché du travail. Les Marocains ne sont pas épargnés Le taux d'emploi des personnes souffrant de maladies mentales courantes vacille entre 60% et 70%, alors qu'il est plus élevé de 10 à 15 points chez les personnes non-atteintes. Pour les personnes atteintes de troubles mentaux graves, les chances d'accès et la survie sur le marché du travail est de seulement 45% à 50%, explique le rapport de l'OCDE, intitulé «Mal être au travail ? Mythes et réalités sur la santé mentale et l'emploi». Au Maroc, les troubles liés au travail sont de plus en plus fréquents en milieu urbain. Zineb Arsalane, psychologue officiant à Casablanca, confirme la tendance mais tient à modérer le propos. «On peut parler d'anxiété, de stress, mais pas de troubles mentaux» nuance-t-elle. «Je reçois pas mal de salariés qui dépriment. C'est lié à plusieurs facteurs, mais c'est principalement dû au travail», affirme Dr. Arsalane. Insomnie, dépression, colère et anxiété Les travailleurs marocains se plaignent de la quantité importante des tâches qui leur sont conférées, de pression et de perte de motivation. «La plupart se plaignent d'avoir des rapports conflictuels avec leur patron, ou même leurs collègues […] ils n'y a plus rien qui les motive» explique le Dr. Arsalane. En effet, selon le rapport de l'OCDE, les salariés atteints de troubles mentaux modérés à cause de travail voient leur productivité diminuer de 69% au bout de quatre semaines de travail consécutives, alors que ceux atteints de troubles mentaux graves accusent de près de 88% de perte de productivité. Ces personnes prennent rarement de congés, mais sombrent dans l'absentéisme. «Ils viennent demander des certificats pour pouvoir se reposer, Ils se désistent du travail, n'ont plus goût à rien…», souligne Dr. Zineb Arsalane. «Les patients que j'ai reçu souffraient tous d'insomnie, de colère aussi et d'anxiété. Mais le principal symptôme reste l'insomnie», indique Dr. Arsalane, mais aussi de l'agressivité verbale. Cependant, «ils passent rarement à l'acte» assure Dr. Arsalane. «Pour les cas graves, je les réoriente vers un clinicien».