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Troubles du sommeil : 20 % de la population marocaine concernée
Publié dans Albayane le 23 - 03 - 2012

Le sommeil est très important dans la vie de chaque individu. Nous passons 1/3 de notre vie à dormir. A 60 ans, nous avons déjà passé 20 ans à dormir, c'est hallucinant quand on regarde de près, c'est dire à quel point le sommeil est important. Il est clair que bien dormir nous permet de faire une recharge d'énergie pour faire face aux nombreuses occupations de la journée et le sommeil doit être réparateur.
Les troubles du sommeil sont multiples et variés, ils se manifestent de différentes façons : Insomnies, apnées du sommeil, hypersomnies. Les causes sont multiples : obésité, dépression, troubles comportementaux etc.
Dans tous les cas, les troubles du sommeil ne doivent pas être pris à la légère car leurs impacts peuvent être lourds de conséquences. Le sommeil est un état physiologique temporaire qui s'accompagne de la suppression de la vigilance et du ralentissement du métabolisme. Le sommeil joue un rôle très important de récupération et de restructuration pour tous les organes et pour toutes les fonctions cérébrales.
Il est sujet à de grandes variations, mais aussi à des troubles parmi lesquels il convient de citer l'insomnie, l'apnée du sommeil, le syndrome des jambes lourdes …
Les insomnies
L'insomnie peut se manifester par une difficulté à trouver le sommeil, par des périodes de veille plus ou moins longues et répétées durant la nuit, ou par un réveil prématuré. Elle peut être due à des facteurs externes (bruit, alimentation, médicaments), ou dans plus de la moitié des cas, à des facteurs psychologiques, comme l'anxiété, le stress et la dépression.
L'apnée du sommeil
L'apnée du sommeil (ou syndrome d'apnée obstructive du sommeil, SAOS) est un trouble lié à la respiration. Il se caractérise par des interruptions de la respiration (allant de 10 à 30 secondes) durant le sommeil. Dans ses formes sévères, l'apnée augmente les risques cardio-vasculaires.
Les perturbations de l'horloge biologique
Ces troubles, appelés «troubles du rythme circadien du sommeil», se caractérisent par une difficulté à harmoniser son rythme propre avec les contraintes extérieures (travail, vie de famille...). Ils peuvent entraîner des insomnies.
Le syndrome des jambes
Le syndrome des jambes sans repos se manifeste par des picotements dans les jambes et parfois dans les bras. Les personnes qui en souffrent ont constamment envie de remuer ces parties du corps, et font parfois des mouvements involontaires pendant la nuit. Ce syndrome, aussi appelé impatiences nocturnes engendre des insomnies.
Les parasomnies
Il s'agit de phénomènes comme les cauchemars, les terreurs nocturnes (réveil soudain accompagné d'un cri ou de pleurs), le somnambulisme ou la somniloquie (le fait de parler dans son sommeil). Il faut savoir que la durée moyenne de sommeil pour un adulte est de huit heures, mais avec le vieillissement, le sommeil se modifie. Plus on avance dans l'âge, plus la durée de sommeil diminue. De nombreux facteurs contribuent à la perturbation du sommeil. Les facteurs sont multiples. Il y a l'environnement : le bruit, la pollution.
Les personnes qui vivent en ville sont les plus touchées par les troubles du sommeil. Il faut aussi relever l'environnement familial, le cadre professionnel, l'environnement psychologique, le stress.
20 % de Marocains sont insomniaques
Très peu de chose ont été réalisées au Maroc concernant le sommeil et ce n'est que très récemment que nous avons commencé à nous y intéresser suite à des études montrant le lien très étroit qui existe entre un bon sommeil et une bonne concentration, une bonne humeur, une bonne réflexion ou d'un point organique, sur les risques cardiovasculaires et la santé mentale d'une personne.
Parmi les études réalisées celles qui ont concernées les chauffeurs de camions et de taxis en particulier ceux qui travaillent la nuit. Cette étude a démontré que le manque de sommeil, influait énormément sur la vigilance, les réflexes sont amoindris, certains chauffeurs en manque de sommeil somnolaient en conduisant, ce qui explique en grande partie certains accidents qui sont enregistrés. Une autre étude a été réalisée auprès des professionnels de santé qui travaillent la nuit, là aussi les résultats ont démontré que ces médecins et ces infirmières présentaient certains troubles (irritabilité, anxiété …) ce qui entraine à la longue une détérioration de l'état de santé des individus. Bien sûr, on peut dire tout ce que l'on veut au sujet de l'insomnie, mais seuls celles et ceux qui en souffrent mesurent l'ampleur du problème.
Dans tous les cas de figure, si l'insomnie ne tue pas, elle transforme la vie en calvaire, elle détériore la santé et offre un terrain favorable à d'autres troubles.
Pour étayer nos propos nous nous sommes reportés à la seule enquête réalisée sur la prévalence de l'insomnie. C'est une étude universitaire qui avait été réalisée par le Professeur Omar Battas, Dr Safia Daïf et Fatima Moutawakkil du Centre psychiatrique universitaire de Casablanca, il y a de cela prés de 10 ans. Eu égard au sérieux et à la méthodologie utilisée, ce travail ne démérite pas et reste même d'actualité, c'est pourquoi nous en faisons référence.
L'étude avait porté sur 448 patients à Essaouira et sur 631 patients à Casablanca. Pour Essaouira, la prévalence de l'insomnie a été estimée à 17,41% (18, 3% chez les femmes et 15, 3% chez les hommes). La situation est davantage alarmante à Casablanca où 38,7 % des patients se plaignent d'insomnie. 18,7% d'entre eux rapportent une insomnie transitoire et 20 % rapportent une insomnie chronique.
Mais l'insomnie augmente avec l'âge, ainsi la tranche la plus touchée est comprise entre 41 et 50 ans, puis celle des plus de 60 ans.
En France aussi
Les troubles du sommeil sont une plainte fréquente et 1/3 de la population française est concernée. 32% de la population dit souffrir de troubles du sommeil, principalement les femmes (40%) et les personnes âgées de 45 à 55 ans (40%). L'insomnie est le trouble du sommeil le plus fréquent, 84% des cas. Pour faire le point et contribuer à redonner au sommeil la place qui lui revient dans la vie de chacun, l'INSV a réalisé une enquête ad hoc sur le thème «sommeil et rythme de vie», auprès d'un échantillon représentatif de la population française (1000 personnes âgées de 18 à 55 ans), fin janvier 2009. La première donnée cruciale qui ressort de cette enquête est la faible durée de sommeil. La durée moyenne de sommeil en semaine est de 6 h 58. 29% des Français dorment moins de 7 heures par jour. L'insuffisance de sommeil est donc bien installée chez les Français. Au fil des années, la population française est en dette de sommeil chronique, sans amélioration. Cette carence de sommeil affecte plus particulièrement les personnes de 35 à 55 ans qui dorment moins longtemps (6h à 7h en majorité) alors que les personnes de 25 à 35 ans dorment 7 à 8 heures par 24h. Insomnie de plusieurs mois pour plus d'1/3 des personnes, 34% des personnes indiquent des temps de réveil plus fréquents au cours de la nuit, sur une période de 14 semaines en moyenne. On peut donc parler d'insomnie chronique pour plus d'1/3 de la population, durant cette période de début d'entrée dans la vie active.
Une vie infernale
En général, la qualité du sommeil dépend de ce qui s'est passé pendant la journée : le stress, l'anxiété, les problèmes personnels non résolus, l'érosion du pouvoir d'achat, les soucis de la vie, le bruit, le sentiment d'insécurité sont en général les principales causes de l'insomnie. Une mauvaise hygiène de vie entraine aussi des conséquences néfastes, mais il y aussi certaines maladies qui peuvent être en cause. Parmi les conséquences des insomnies, il faut citer des problèmes de mémoire ou de concentration, une agitation, une anxiété et une fatigue diurne. Celui qui souffre d'insomnie finit par devenir irritable, hypertendu, il peut aussi présenter des troubles gastro-intestinaux. Le sujet insomniaque devient dépressif, insupportable pour les autres. Et les absences au travail, avec les accidents dus à la fatigue, représentent des problèmes considérables, dont les conséquences sont souvent sous-estimées.
Une situation qui a tendance à altérer la qualité du sommeil voire à empêcher de dormir. La personne est entraînée dans un cercle vicieux qui rend la vie infernale Ce qui est fâcheux, c'est que bien souvent les insomniaques ne consultent pas leur médecin traitant où s'ils le font, c'est pratiquement très tardivement. Ils sont nombreux à se traiter eux-mêmes par des méthodes qui aggravent la situation, c'est le cas de ceux qui noient leur nuits blanches d'alcool ou ceux qui n'hésitent pas à utiliser des drogues ou des médicaments. Nous connaissons les facteurs de risque suivants d'installation des insomnies : âge avancé, sexe féminin, autres problèmes de santé, maladies psychiatriques et stresses psychiques aspécifiques avec tension émotionnelle. Tout cela pour exprimer l'importance et la nécessité d'un traitement de ce problème à évolution en partie chronique. Malheureusement, les insomnies sont trop souvent considérées comme une fatalité, et non pas comme des problèmes pouvant être guéris, ou tout au moins atténués par un traitement ciblé.
La prise de conscience des pathologies liées aux troubles du sommeil sont tellement récentes que ce n'est qu'en mai 2010 qu'a été inauguré à l'hôpital Mohammed V, le premier Centre régional du sommeil du Grand Casablanca qui est une initiative à mettre à l'actif de l'Association Marocaine du sommeil et de la vigilance que préside le Dr Fouzia Kadiri ORL.
Cette association regroupe des spécialistes de différentes disciplines telles la psychiatrie, la cardiologie, l'endocrinologie, la pneumologie, la pédiatre… Ce qui reste peut être à faire, c'est de procéder à une plus grande sensibilisation de notre population sur la nécessité de démystifier l'insomnie, de la situer dans son contexte, de permettre aux uns et aux autres de pouvoir bénéficier d'une consultation spécialisée.
Mais pour cela, il va falloir revoir à la hausse le nombre de spécialistes du sommeil. En attendant adoptez une bonne hygiène de vie.


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