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Exclusif : Une Marocaine espionnée par la police new-yorkaise s'exprime [diaporama]
Publié dans Yabiladi le 23 - 09 - 2011

Difficile d'être Marocain aujourd'hui à New York. Des milliers d'entre eux ont quitté le royaume pour vivre le rêve américain, un rêve qui s'est très vite transformé en un véritable cauchemar.
Amine Darhbach est un barbier marocain installé à son compte dans le quartier d'Astoria à New York. Pendant qu'il est en train de couper les cheveux à un client, il répond aux questions des journalistes de l'AP. Sa boutique a été également l'un des endroi
Une avenue dans le quartier d'Astoria à New York. Les magasins sont principalement tenus par des arabes, dont des marocains. Ph : AP
Les policiers New Yorkais ont même suivi et espionné des marocains dans les mosquées. L'une d'elle qui était sur la liste est la mosquée Al Iman se trouvant dans le quartier Astoria. Ph : AP
Extérieur de la mosquée Al Iman. Ph : AP
The American Nightmare
Depuis les attentats à la bombe de 2003 à Casablanca, les 9000 Marocains de New York sont devenus la bête noire de la police américaine. Ils sont traqués, espionnés et surveillés sans relâche nuit et jour, parce qu'ils sont Marocains et sans cesse soupçonnés d'être des terroristes. The Associated Press a publié dernièrement sur internet des documents, des photos et des rapports classés top secret, rédigés par des policiers qui épluchent les moindres faits et gestes des Marocains. Cela va de la traque à la mosquée, au café, au restaurant, en passant pas le coiffeur ou à la salle de sport qu'ils fréquentent au quotidien.
«Pourquoi nous ?»
L'une des Marocaines traquées et espionnées par la police américaine a accepté de parler à Yabiladi. Elle explique ce qu'elle a ressenti lorsqu'elle a appris que les autorités américaines la surveillaient de très près. Elle s'appelle Sanaa, est mère de famille et est propriétaire d'une agence de voyages dans le Queens à New York. C'est une de ses clientes, fréquentant le milieu journalistique qui lui a appris que son agence était listée dans les documents classés top secret de la NYPD, la New York Police Department.
«Je l'ai vraiment mal pris ! Je ne comprends pas sur quoi est basée cette surveillance ! On est des Américains, on paie des impôts comme les autres ! J'ai une fille qui est née aux Etats-Unis et elle fait ses études dans ce pays. Vous savez, j'étais même prête à entrer dans la police de New York ! Je suis arrivée aux Etats-Unis en tant qu'étudiante marocaine, j'ai fait des études de criminologie. J''ai même passé un concours il y a quelques années pour entrer dans la NYPD mais après je me suis lancée dans mon business de voyage, et ça a marché, j'ai alors continué. Je n'ai quand même pas ouvert mon business pour recruter des terroristes, il n'y a aucun terroriste qui a acheté un billet dans mon agence. Moi je paie un loyer de 2000 dollars par mois pour mon business, si je voulais recruter un terroriste, je le ferais de la maison. Je n'ai pas compris pourquoi ils s'en prennent aux Marocains, il n'y a pas qu'eux qui vivent à New York! Il y a aussi des Algériens, des Egyptiens, pourquoi nous ? Pourtant on n'est pas la communauté qui se fait le plus remarquer ! C'est vraiment choquant !»


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