Au terme de l'interrogatoire des douze prévenus dans le cadre de l'affaire Khadija devant le juge d'instruction à la Cour d'appel de Béni Mellal, la tension est montée à l'extérieur du tribunal. Ainsi, la section locale de l'Association marocaine des droits humains (AMDH) a fait état d'attaques verbales subies, jeudi, par l'avocat de la victime présumée, Brahim Hachane, membre du bureau de l'ONG à Souk Sebt qui s'est porté partie civile. Dans un communiqué parvenu à Yabiladi, l'AMDH à Béni Mellal évoque en effet des «insultes» et des «propos dégradants» proférés par les familles des suspects à l'encontre de l'avocat, ainsi que des associations sur place et de la presse qui suit l'affaire. «Ces attaques verbales allaient tourner à la violence physique, si l'avocat n'avait pas trouvé un abris dans le bureau d'un ancien bâtonnier, au vu et au su des forces de l'ordre présentes mais sans intervenir pour protéger Me Hachane». Ainsi, l'AMDH dénonce les agissements des familles des suspects et de leurs amis, indiquant qu'il s'agit là d'«une tentative de pousser l'avocat à abandonner le dossier». Elle s'indigne également contre «la passivité des agents de la police» face à ces attaques, tenant ces derniers «responsables de la sécurité physique de Me Hachane, d'autant plus que celui-ci reçoit des menaces de mort». L'association appelle également les acteurs de la société civile et les défenseurs des droits humains à «unifier leurs efforts pour faire valoir les droits de Khadija». A sa sortie du tribunal, hier, Brahim Hachane avait d'ailleurs confié à Yabiladi avoir fait l'objet d'attaques directes de la part des proches des suspects. Les prévenus sont poursuivis pour des faits de viol, de violence, de menaces de mort avec usage d'arme blanche et de traite des êtres humains, soupçonnés également d'avoir enlevé et séquestré Khadija, une mineure de 17 ans issue du village de Oulad Ayad (région de Béni Mellal).