Alors qu'il avait déjà mis en garde, en novembre dernier, contre l'utilisation de la cryptomonnaie, le Maroc figure au Top 3 des pays arabes connaissant d'importants volumes de transactions en Bitcoin selon un rapport. Interdite au Maroc, la monnaie cryptographique continue son développement dans le royaume. Selon un rapport intitulé «Quel pays traite le plus de Bitcoin ?», le Maroc figure même dans la liste des 46 pays où le volume de transaction reste l'un des plus importants depuis l'apparition de cette cyptomonnaie. C'est en août dernier que la plateforme Local Bitcoins publiait son rapport sur cette cryptomonnaie, dans lequel le Maroc figure à la 36ème place mondiale avec un volume de transaction de plus 6 millions de dollars, depuis l'apparition du Bitcoin. Il est aussi, toujours selon Local Bitcoins, le troisième pays arabe connaissant un volume de transactions important, derrière les Emirats arabes unis (34 millions de dollars américains) et l'Arabie saoudite (24 millions de dollars). Au niveau du continent africain, le Maroc arrive à la quatrième place, derrière le Nigéria (258 millions de dollars), l'Afrique du Sud et le Kenya (25 millions de dollars). Des transactions jusqu'à 1,94 million de dirhams Un tableau récapitulatif au 27 juillet dernier, publié par le média Irish Tech News en août, le volume de transaction enregistré par le Maroc depuis l'apparition de cette cryptomonnaie totalise quelques 57,7 millions de dirhams, représentant près de 0,1% de l'ensemble des transactions en Bitcoin. Et cette tendance se poursuit même au cours des semaines ayant suivi cette date. Selon les données de Local Bitcoins, le Maroc a enregistré en août dernier, des volumes variant entre 857 161 dirhams et 380 189 dirhams par semaine. Le royaume affiche également un volume de transaction par semaine de 666 310 dirhams au cours de la première semaine du mois de septembre. Les données notent aussi des variations des volumes de transactions, qui semblent s'être intensifié l'année dernière avec un pic enregistré durant la semaine du 1er juillet 2017 et qui a déplacé 1,94 million de dirhams. Même après l'annonce des autorités marocaines sur l'illégalité de l'utilisation des monnaies virtuelles, l'interdiction n'a que peu impacté le volume de transactions. Entre la semaine du 4 et celle du 25 novembre, le montant varie entre 822 003 et 600 279 dirhams. Le volume de transaction baissera durant la première semaine de décembre, atteignant 447 503 dirhams avant de presque doubler, une semaine plus tard, totalisant 807 966 dirhams. Cryptomonnaies au Maroc, interdites mais tolérées ? Mais alors que d'autres pays travaillent pour intégrer la cryptomonnaie dans les transactions interbancaires internationales, comme le cas de l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, le Maroc a choisi d'interdire le recours aux Bitcoins et assimilés. En novembre, c'était l'Office des changes qui avait mis en garde contre l'utilisation de ces monnaies. Rappelant que de telles transactions «constituent une infraction à la réglementation des changes, et sont passibles de sanctions et d'amendes prévues par les textes en vigueur», l'office expliquait sa décision par «la volatilité du cours de certaines cryptomonnaies», comme le Bitcoin. Une volatilité qui constitue un «risque important pour les utilisateurs» d'autant plus que ces systèmes de paiement sont «occultes et non adossés à un organisme financier», poursuit l'office. «Le Bitcoin n'est pas une monnaie», met en garde Abdellatif Jouahri Quelques jours plus tard, c'était autour de Bank Al-Maghrib, du ministère de l'Economie et des finances et de l'Autorité marocaine des marchés des capitaux de mettre en garde, dans un communiqué conjoint, contre les cryptomonnaies. Mais il semblerait que la position du royaume ne soit pas tranchée défintivement. En effet, en juillet dernier, le fonds américain Brookstone Partners, basé à New York, a annoncé le développement de la première tranche d'un parc éolien à Dakhla devant générer 900 mégawatt d'énergie verte, couplé à un Datacenter pour des serveurs blockchain. Une technologie de stockage et de transmission d'informations sans organe de contrôle, que beaucoup de monnaies virtuelles et de cryptomonnaies utilisent pour leur sécurité. Le royaume emboitera-t-il le pas à ses voisins arabes qui, eux, ont annoncé récemment la lancement de la première plateforme d'échange de cryptomonnaies conforme à la Charia ?