L'Istiqlal est vent debout contre la présence d'expressions en dialecte dans des manuels scolaires de langue arabe. Le PI crie à la violation de l'article 5 de la constitution. Le ministère de tutelle assume, le PJD silencieux. Officiellement, la rentrée dans les écoles publiques commencera le mercredi 5 septembre. Néanmoins, la polémique sur le contenu des manuels scolaires est d'ores et déjà lancée. Cette année, elle ne concerne pas les programmes d'éducation islamique ayant suscité l'ire des enseignants de philosophie mais plutôt l'apparition de mots de dialecte dans des livres du primaire. Le premier à dégainer son arme contre une telle introduction est l'Istiqlal. Son groupe de députés à la Chambre des représentants a, immédiatement, demandé, dans une lettre, la convocation d'une réunion urgente de la Commission de l'Enseignement, la Culture et la Communication. Le parti, qui se revendique un grand défenseur de la langue arabe, estime qu'il s'agit d'un «dysfonctionnement déclaré (…) de l'article 5 de la constitution qui reconnait l'arabe et l'amazighe, deux langue officielles» du royaume. Le ministère assume, le PJD silencieux Pour les istiqlaliens la présence du dialecte dans les manuels scolaires «s'inscrit dans la crise artificielle autour des langues arabe et amazighe et la gestion de la diversité culturelle dans notre pays, orchestrée par certaines parties qui promeuvent des choix sociétales contraires aux fondements de la oumma». Pour sa part, le ministère de l'Education nationale, la Formation professionnelle et la Recherche scientifique a justifié le recours au dialecte par des «considérations pédagogiques». Et de préciser que «l'usage de mots déjà existant dans le lexique de l'enfant est à l'origine de ce choix». Un argument qui n'est pas sans rappeler ceux étalés par le publicitaire et membre du Conseil supérieur de l'Enseignement, Noureddine Ayouch pour défendre la darija au sein des programmes scolaires. Quant au PJD, l'autre avocat de la langue arabe au Maroc, il se mure dans le silence. La formation présidée par le chef du gouvernement ne souhaite ouvrir un front de tension avec son «allié» le Mouvement populaire qui dirige ce département. Sous Abdelilah Benkirane, la formation islamiste était vent debout contre les réformes de l'enseignement qui portaient la signature de Rachid Belmokhtar. Le technocrate doit en effet l'adoption de la «Vision 2015-2030» à la bénédiction royale à l'occasion du conseil des ministres de Laâyoune du 6 février 2016.