John Bolton aura une occasion, une de plus, de peser sur le cours du dossier du Sahara occidental. En septembre Washington présidera le Conseil de sécurité. Après le Royaume-Uni en août, la présidence tournante du Conseil de sécurité devra revenir en septembre aux Etats-Unis. La diplomatie américaine entend marquer de son empreinte son passage aux commandes de l'instance onusienne. A cet effet, Nikki Haley, sa représentante à l'ONU, s'est réunie vendredi 24 août avec Antonio Guterres, en vue de préparer l'agenda des sujets à traiter lors des séances du mois prochain. Les dossiers iranien, syrien, palestinien et les bavures au Yémen de la coalition menée par l'Arabie saoudite devraient encore tenir le haut du pavé. Mais la question du Sahara occidental figure également parmi les priorités de Washington. Le différend territorial intéresse tout particulièrement le conseiller américain à la Sécurité nationale, John Bolton. Septembre : un mois révélateur des projets de l'administration Trump Depuis sa nomination à ce poste en mars dernier, Bolton entend peser sur le cours du processus de paix au Sahara. Vu ses nouvelles responsabilités, il se voit offrir une belle opportunité pour réaliser de vieux projets remontant aux mois durant lesquels il assumait la mission de représentant des Etats-Unis à l'ONU, du 1e août 2005 au 9 décembre 2006. En effet, ce proche du Polisario entend peser de toute son influence sur le processus de paix. Peu à peu, il a réussi à s'approprier la question du Sahara au détriment du Département d'Etat. Auparavant, le différend régional était traité au niveau de ce ministère. Le Pentagone et la CIA n'étaient sollicités qu'en période de crise, comme celles de 2013 et 2016. Un schéma qui paraît révolu. Dès le 29 avril, Nikki Haley citait des déclarations de Bolton remontant à 2006 portant sur son opposition au prolongement indéfiniment du mandat de la MINURSO. Un message destiné au Maroc. Le 8 août, Bolton s'affirme comme l'interlocuteur privilégié de l'administration Trump sur la question du Sahara occidental lorsqu'il s'est réuni avec Horst Köhler, seulement quelques heures avant le passage de l'Allemand devant le Conseil de sécurité. Au terme de cette réunion, l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU est sorti plus déterminé à inviter le Maroc et le Polisario à des négociations directes avant la fin de l'année. Par ailleurs, dans son discours du trône, le roi Mohammed VI n'a pas abordé ce point. «Pour le moment, le Maroc tente d'éviter toute confrontation directe avec John Bolton», nous confie une source. Mais pour combien de temps Rabat réussira-t-elle à reporter cette échéance ?