Sans surprise, Abderrahim Chikhi rempile pour un deuxième mandat à la tête du Mouvement Unicité et Réforme (MUR). Son élection, selon les règles des islamistes marocains, dans les premières heures de ce dimanche a été marquée par une «confrontation» avec son ancien mentor, Abdelilah Benkirane. Même s'il ne s'est pas mobilisé en coulisses et s'est excusé auprès des congressistes qui lui réclamaient de prendre part à la course, elles étaient 110 voix ayant soutenu la candidature de l'ancien secrétaire général du PJD à la présidence du MUR. Certes, l'écart entre l'ancien chef du gouvernement et son ex-directeur de cabinet à la présidence du gouvernement est béant, avec 457 voix pour Chikhi, mais Abdelilah Benkirane a prouvé, encore une fois, qu'il compte de nombreux fidèles au sein du MUR. Le 6ème congrès de la matrice du PJD lui a permis de sortir de l'ombre et d'occuper l'espace médiatique par des faits et non par des déclarations. L'ancien patron de la Lampe a, en effet, catégoriquement refusé de monter sur l'estrade réservée aux têtes d'affiche du Mouvement au côté de Saâd-Eddine El Othmani. Après le conclave du MUR, Abdelilah Benkirane est l'invité du forum de la jeunesse du PJD à Casablanca. Demain vers 11h30, il devra prendre la parole. Ses prises de positions, ses messages et ses allusions seront à coup sûr scrutés par l'ensemble de la classe politique.