Abderrahim Chikhi, président du Mouvement de l'unicité et de la réforme (MUR), n'éloigne par la possibilité de l'élection d'Abdelilah Benkirane à la tête de cette matrice idéologique du PJD. De son côté, l'ancien Chef du gouvernement n'a rien confirmé, mais il ne nie pas non plus cette éventualité. Abdelilah Benkirane, ancien secrétaire général du PJD, pourrait-il revenir sur le devant de la scène après son éviction de la Primature puis des instances de son parti ? Serait-il le futur président du Mouvement de l'unicité et de la réforme ? Comme nous l'avons relaté plus tôt dans la journée, l'actuel président de la matrice idéologique du PJD, Abderrahim Chikhi, avance l'hypothèse d'un retour aux sources pour Benkirane, dans une interview accordée à nos confrères d'Akhbar Al Yaoum. Ainsi, le président du MUR verrait bien une conversion d'Abdelilah Benkirane à la tête de l'association islamiste : «Je ne peux pas dire qu'il fait partie de ceux ayant le droit de candidater pour ce poste. En effet, il est d'usage que personne ne se propose lui-même à cet effet. Ceci dit, les membres de l'assemblée générale peuvent présenter la candidature de Benkirane, selon le règlement interne en vigueur, pour qu'il devienne président du mouvement.» Les cinq premiers Contacté par Yabiladi, l'ancien secrétaire général du PJD a déclaré qu'il n'a «aucun point de vue à émettre sur ce sujet». Il ajoute qu'il «ne nie ni confirme la possibilité de [son] élection à la tête du MUR». Abdelilah Benkirane considère que les débats sur sa présidence au sein du mouvement sont «prématurés». Cependant, l'ancien chef du gouvernement insinue bien ne pas être contre l'idée de succéder à Abderrahim Chikhi : «Nous laisserons au congrès le soin de trancher dans cette affaire. Nous verrons après cela si je serai choisi parmi les cinq premiers pour occuper le poste de la présidence.» Abdelilah Benkirane est considéré comme l'un des fondateurs du MUR. Actuellement, il est membre au sein du conseil consultatif, considéré comme le comité décisionnaire spécialisé dans l'évaluation du travail du mouvement et des performances du bureau exécutif. Il est chargé, entre autres, d'approuver les programmes annuels. Dans la hiérarchie des instances du MUR, ce comité occupe la seconde place après l'assemblée générale nationale. Par le passé, l'ancien secrétaire général du PJD a déjà concouru au poste de président du MUR. Les faits remontent à octobre 2003, lorsque Benkirane a été co-listier aux côtés d'Ahmed Al Hamdaoui et Azzeddine Taoufik, après la démission d'Ahmed Raissouni du poste de président. A l'époque, la course s'est restreinte entre Taoufik et Hamdaoui. Finalement, c'est ce dernier qui avait pris les rênes du mouvement. Selon le règlement interne du MUR et ses procédures, les membres ne peuvent pas se présenter d'eux-mêmes à la présidence, mais ils peuvent proposer trois noms au maximum. L'assemblée générale, comité décisionnaire le plus important, reccueille ces propositions puis délibère pour ensuite effectuer un vote individuel. Abdelilah Benkirane avait occupé le poste de président au sein de l'Association de la Jamâa Islamya, entre 1986 et 1992. Lorsque le nom de l'organisation avait été changé pour celui de «Mouvement unicité et réforme», l'ancien chef du gouvernement continua à présider l'instance, jusqu'en 1994. Il fut choisi en 1996 comme membre au sein du bureau exécutif du MUR, après une fusion entre la Ligue de l'avenir islamique et le Mouvement de la réforme et du renouveau.