Dans un rapport publié en fin de semaine dernière, le département d'Etat américain ne tarit pas d'éloge sur le climat d'investissement au Maroc mais il pointe du doigt quelques irrégularités. Le Maroc jouit d'une stabilité politique, d'une infrastructure solide et d'un emplacement stratégique, ce qui l'aide à devenir une base régionale de fabrication et d'exportation pour les entreprises internationales. C'est ce qu'a annoncé, en fin de semaine dernière, le département d'Etat américain dans un nouveau rapport sur le climat d'investissement. Le rapport de la diplomatie américaine, long de plusieurs paragraphes, ne tarit pas d'éloges sur le Maroc. En tous cas, dans sa première partie. «Le Maroc encourage et facilite activement les investissements étrangers, en particulier dans les secteurs d'exportation, par le biais de politiques macroéconomiques, de la libéralisation du commerce, d'incitations à l'investissement et de réformes structurelles», indique le document. L'occasion d'évoquer le plan global de développement économique du royaume, qui «cherche à tirer profit de son statut unique de nation multilingue à vocation tri-régionale (vers l'Afrique subsaharienne, le Moyen-Orient et l'Europe) pour transformer le pays en un centre d'affaires régional». Le document ne manque pas de citer ensuite les lacunes et les défis auxquels fait face le Maroc. «Le gouvernement du Maroc a mis en œuvre une série de stratégies visant à stimuler l'emploi, à attirer les investissements étrangers et à améliorer la performance et la production dans des secteurs clés générateurs de recettes. Malgré les améliorations significatives de son environnement commercial, le manque de main-d'œuvre qualifiée, la faible protection des droits de propriété intellectuelle, l'inefficacité de la bureaucratie gouvernementale et la lenteur de la réforme réglementaire restent des défis pour le royaume.» Extrait du rapport du département d'Etat américain sur le climat d'investissement Chômage des jeunes diplômés et corruption Le document revient aussi sur l'accord de libre-échange (ALE) entre les Etats-Unis et le Maroc. «Depuis l'entrée en vigueur de l'ALE entre les Etats-Unis et le Maroc, le commerce bilatéral global a augmenté de plus de 300%, ce qui place les Etats-Unis en tant que quatrième partenaire commercial du Maroc», indique-t-on de même source. Celle-ci affirme que «les gouvernements américain et marocain travaillent en étroite collaboration pour intensifier le commerce et l'investissement grâce à des consultations de haut niveau, au dialogue bilatéral et au Forum annuel sur le commerce et l'investissement entre les Etats-Unis et le Maroc, qui renforce les liens interentreprises». Pour la diplomatie américaine, le Maroc continue à «promouvoir les investissements et le commerce étrangers et à accélérer le développement économique». L'occasion de citer notamment la «stratégie ambitieuse visant à créer 500 000 nouveaux emplois dans le secteur industriel d'ici 2020», les «incitations aux entreprises qui implantent leur siège régional dans la Casablanca Finance City (CFC)», ou encore le «lancement de la Zone de libre-échange continentale africaine (CFTA) en mars 2018». Le document rappelle aussi que le Maroc a ratifié 68 traités bilatéraux d'investissement pour la promotion et la protection des investissements et 60 accords économiques visant à éliminer la double imposition des revenus ou des gains, y compris avec les Etats-Unis et la plupart des pays de l'UE. «Sa Charte d'investissement a mis en place un système de convertibilité dirham pour les investisseurs étrangers, et donne aux investisseurs la liberté de transférer des bénéfices», fait savoir le département d'Etat américain. Ce dernier revient pour signaler quelques irrégularités, comme le fait que «le Maroc n'a pas de législation sur les conflits d'intérêts» et qu'il n'offre aucune protection formelle aux ONG impliquées dans les enquêtes sur la corruption. L'occasion aussi de souligner le paradoxe du marché du travail marocain. «Un grand nombre de diplômés sont incapables de trouver un emploi correspondant à leur éducation et à leur formation, tandis que les employeurs se plaignent de pénuries et d'inadéquations de compétences», note le rapport.