Annoncée initialement pour 2015, puis 2016 et reportée depuis pour fin juin 2018, puis fin août de cette année, la ligne à grande vitesse ne sera complètement opérationnelle et empruntée par les Marocains qu'au «dernier trimestre de 2018». Les raisons d'un «retard à grande vitesse». La Ligne à grande vitesse (LGV), projet porté par l'Office national des chemins de fer (ONCF) et qui piétine depuis le coup d'envoi du projet en septembre 2011, ne verra le jour qu'au dernier trimestre de 2018. L'Office de Mohamed Rabii Lakhlii a enfin communiqué sur le retard constaté quant à la mise en service de cette ligne tant attendue par les Marocains. Dans un communiqué relayé par l'agence MAP, l'ONCF annonce mardi que «l'entrée en exploitation commerciale du projet du train à grande vitesse [se fera] durant le dernier trimestre 2018». Techniquement, la ligne est mise en service Pourtant, interviewé par nos confrères de TelQuel en mai dernier, le Secrétaire d'Etat chargé des transports, Mohamed Najib Boulif avait annoncé que «la mise en service est prévue après l'Aïd El Kebir, fin août». L'ONCF, de son côté, présente plusieurs précisions avant d'annoncer ce nouveau retard. Il rapporte d'abord que le projet de LGV reliant Tanger à Casablanca a «franchi durant les deux dernières années d'importantes étapes, aboutissant avec succès à la mise en service technique sur toute la ligne le 19 juin 2018». C'est donc «depuis le 19 juin 2018 à 20h [que] ce projet est entré en phase de pré-exploitation et de rodage de l'ensemble du système afin qu'il soit éprouvé aux conditions réelles d'exploitation avec des marches à blanc», précise-t-on de même source. Les essais de montée en vitesse ont permis, quant à eux, d'atteindre la vitesse commerciale de 320 km/h le 20 Octobre dernier. «Le 4 mai 2018, le train d'essai conduit par un cheminot marocain a atteint la vitesse de 357 km/h entre Tanger et Kenitra, établissant ainsi le record de vitesse sur des lignes ferroviaires au sein du continent africain», annonce fièrement l'ONCF. TGV au Maroc : Un retard à grande vitesse Un affaissement de voie près de Tanger Bien qu'il ne l'annonce pas comme l'une des raisons du retard, l'ONCF évoque «un affaissement ponctuel au niveau d'un remblai au sud de Tanger, décelé lors des derniers essais», constaté lors la période de pré-exploitation. Il s'agit, selon l'office, de «mouvement des rails de quelques centimètres». C'est d'ailleurs pour cette raison que «des travaux de traitement» seraient en cours afin de «garantir le niveau de robustesse globale requis pour la grande vitesse et cela avant le démarrage de l'exploitation de la ligne». Une source au sein de l'ONCF nous a précisé qu'il s'agit d'un affaissement ayant été constaté sur un tronçon de 3 kilomètres, près de la ville du Détroit. «Cet affaissement qui concerne un tronçon de 3 kilomètres n'est pas dû aux travaux de construction de la ligne mais plutôt la nature géologique de la zone. Pour des raisons de sécurité, l'ONCF refait cette partie.» Source au sein de l'ONCF Tout comme la mise en service de la LGV, l'offre commerciale relative à ce projet doit, elle aussi, attendre. L'ONCF précise que la mise en service de cette offre, qui serait en «cours de finalisation» interviendra au terme de la période de pré-exploitation et à l'issue de l'homologation et de la certification de la ligne par un cabinet d'audit international spécialisé. Concernant les travaux relatifs aux nouvelles gares de Tanger, Kenitra, Rabat-Agdal et Casa-Voyageurs, ils seraient actuellement «au stade d'achèvement pour être également au rendez-vous», promet l'ONCF à la fin de son communiqué. Article modifié le 11/07/2018 à 15h49