Le nouveau gouvernement italien n'a pas attendu pour durcir sa politique migratoire. A l'image de la Hongrie, qui a récemment voté une loi pour poursuivre les ONG d'aide aux migrants. Depuis la nomination au ministère de l'Intérieur du très populiste Matteo Salvini, l'Italie a rejoint la liste des pays hostiles aux migrants… et à ceux qui viennent en aide à ces derniers. Les autorités italiennes envisagent en effet de bloquer les bateaux de l'ONG allemande Lifeline, après l'«Aquarius», indique Le Monde. L'un d'eux navigue en Méditerranée avec plus de 200 migrants à bord. «Le bateau illégal Lifeline est maintenant dans les eaux maltaises avec son chargement de 239 migrants. Pour la sécurité de l'équipage et des passagers, nous avons demandé que Malte ouvre ses ports», a écrit, vendredi 22 juin sur Twitter, le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini. «Evidemment, ce bateau devra ensuite être mis sous séquestre et son équipage arrêté», a-t-il ajouté. La NAVE FUORILEGGE #Lifeline è ora in acque di Malta, col suo carico di 239 immigrati. Per sicurezza di equipaggio e passeggeri abbiamo chiesto che Malta apra i porti. Chiaro che poi quella nave dovrà essere sequestrata, ed il suo equipaggio fermato. Mai più in mare a trafficare. — Matteo Salvini (@matteosalvinimi) 22 de junio de 2018 Jeudi 21 juin, c'est son homologue aux Transports, Danilo Toninelli, qui avait annoncé sa volonté de mettre sous séquestre le Lifeline et l'autre bateau de cette ONG allemande, le Seafuchs, arguant qu'ils naviguaient illégalement. Il s'agit de «vérifier leur pavillon d'appartenance. Les vies humaines seront sauvegardées», a-t-il dit. Les expulsions privilégiées Le remaniement récemment opéré dans le paysage politique italien, avec l'arrivée du nouveau Premier ministre Giuseppe Conte, est synonyme de durcissement de la politique migratoire. Le contrat conclu entre le Mouvement 5 étoiles et la Ligue du Nord – les deux partis formant le gouvernement – prévoit la création de nouveaux centres de rétention, l'Italie en comptant peu, et l'augmentation à 18 mois de la durée maximale de rétention. Les deux formations se sont également accordées sur le transfert, vers les expulsions, d'une partie des 4,2 milliards d'euros consacrés chaque année à l'accueil. La Hongrie a elle aussi particulièrement durci sa politique migratoire. Mercredi 20 juin, le Parlement a adopté un ensemble de lois dénommé «Stop-Soros», rendant passible de poursuites pénales l'aide aux migrants opérée par des ONG, à l'initiative du Premier ministre national-conservateur Viktor Orban, d'après l'Obs. Dans le viseur de cette nouvelle législation, adoptée par 160 voix pour et 18 contre, «les organisateurs de l'immigration illégale». Ainsi, toute personne portant assistance à une personne entrée illégalement en Hongrie depuis un pays n'appartenant pas à l'espace Schengen, si la vie de l'intéressé n'est pas immédiatement en danger, encourt une peine allant jusqu'à un an de prison.