L'Afrique du sud accède au Conseil de sécurité, pour la 3e fois depuis la levée des sanctions internationales imposées au régime d'Apartheid. Malgré les signaux contradictoires de ces dernières années, Pretoria défend toujours les thèses du Polisario. Finalement l'Algérie ne siègera pas au Conseil de sécurité en tant que membre non-permanent pour la période 2019-2020. Elle a renoncé à présenter sa candidature au profit de l'Afrique du sud, un autre grand allié du Polisario sur les scènes continentales et internationales. Et pourtant son ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, avait annoncé en janvier que son gouvernement prévoit d'intégrer le tour de table des Quinze l'année prochaine pour le compte de la zone Afrique. Le vote tenu, hier après-midi, à l'Assemblée générale des Nations unies a permis à Pretoria de réaliser un très bon score avec 183 voix en faveur de sa candidature. Le pays de Ramaphosa remplacera, à partir du 1er janvier, l'Ethiopie dont le mandat arrivera à échéance le 31 décembre prochain. Vers un retour à un contexte qui prévalait il y a sept ans auparavant ? Sur la question du Sahara, le soutien de l'Afrique du sud devrait être aussi prévieux que celui de l'Algérie. Elle a eu, d'ailleurs l'occasion d'en faire la preuve à deux reprises en tant que membre non-permanent du Conseil de sécurité. Le voisin de l'Est pourrait néanmoins venir en renfort dans quelques mois. Il aura l'opportunité d'être élu pour la quatrième fois de son histoire, sachant que la Côte d'Ivoire et la Guinée équatoriale, deux alliés du Maroc, quitteront l'instance onusienne le 31 janvier 2019. Sur le dossier du Sahara, l'élection de Pretoria promet les mêmes empoignades avec le Maroc, que ses précédents mandats (2007-2008 et 2011-2012), notamment sur l'élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l'Homme et l'exploitation des ressources naturelles de la province. Le retour de l'Afrique du sud parmi les Quinze devrait combler la perte pour le Polisario de ses traditionnels soutiens qui sont la Suède et la Bolivie, remplacés respectivement par l'Allemagne et la République Dominicaine. Ce dernier pays s'est déjà prononcé, par la voie de son n°2 de la diplomatie, Alejandro Liriano en 2016 en faveur du plan d'autonomie présenté en 2007 par le Maroc. L'opération du vote, organisée hier à l'Assemblée générale de l'ONU, a permis également à l'Indonésie, les Iles Maldives et la Belgique d'accéder au Conseil de sécurité en tant que membres non-permanents.