Des centaines de saisonnières marocaines, employées d'une ferme appartenant à l'entreprise Doňaňa 1998 d'Almonte , auraient été détenues contre leur gré et menacées d'expulsion vers le Maroc. Une procédure qui serait destinée à les empêcher de déposer une plainte collective contre leur employeur. Détails. Des centaines de saisonnières marocaines, employées d'une ferme appartenant à l'entreprise Doňaňa 1998 d'Almonte , auraient été détenues contre leur gré et menacées d'expulsion vers le Maroc. C'est ce que rapporte ce dimanche Le Le Desk, citant le média espagnol local La Mar de Onuba. Elles seraient ainsi empêchées de se rendre aux postes de la police ou de la Garde civile espagnole pour déposer plainte et dénoncer de présumés agressions sexuelles ou abus, poursuit le média espagnol. Ces saisonnières marocaines étaient même sur le point d'être expulsées vers le Maroc. «Elles ont été invitées à bord d'un bus pour retourner dans leur pays avant même la fin de leur contrat qui expirent la semaine prochaine.» Une «procédure normale» selon l'entreprise espagnole Une mesure qui aurait été prise par le directeur de l'entreprise pour «empêcher certaines femmes de dénoncer des agressions sexuelles présumées». La Mar de Onuba cite notamment l'avocat de l'Union des travailleurs andalous (SAT) qui affirme que cette mesure «empêche la ratification des allégations auprès du juge d'instruction suite à des plaintes formulées hier (samedi, ndlr) devant la Garde civile et qu'elles comptaient rapporter devant l'Inspection du travail». La Garde civile espagnole serait intervenue ce dimanche pour empêcher le bus de quitter les lieux et les Marocaines seraient de retour dans la ferme où elles seraient «détenues contre leur gré». Il s'agit là d'une réponse présumée à une plainte collective qui aurait été déposée vendredi par une centaine de Marocaines, suite à une recommandation de la SAT, selon le média espagnol. "¿Dónde voy yo ahora? El jefe me obliga a salir de aquí. Hace tiempo que no me pagan. ¿Dónde voy yo ahora?"Las #mujeres denuncian y graban el momento en el que la #GuardiaCivil llega durante la expulsión forzosa de las trabajdoras #Marruecos de la finca Doñana 1998 en #Huelva pic.twitter.com/pHLid3oCJE — Lucía Muñoz Lucena (@luciamunozluc) 3 juin 2018 Contactée par La Mar de Onuba, le conseiller juridique de l'entreprise espagnole a démenti les allégations relayées par certaines femmes ayant pris contact avec le média espagnol local. Cet avocat précise aussi que la «procédure» serait normale, arguant que les contrats de ces femmes auraient pris fin ce dimanche. Huelva gate, une affaire révélée par les médias La Garde civile espagnole a elle aussi réfuté toute éventuelle expulsion, «mais elle n'a pas précisé la raison de la présence d'une de ses patrouilles ce dimanche dans ladite ferme», conclut le média espagnol. Après l'arrestation, vendredi 27 mai, d'un homme de 47 ans, pour chantage et agression sexuelles présumés, une source au consulat du Maroc à Séville nous a affirmé la semaine dernière que «des plaintes ont bien été déposées» par des saisonnières marocaines. L'affaire des saisonnières marocaines, travaillant dans les champs de cueillette de fraises et fruits rouges dans la province de Huelva, ville du sud-ouest de l'Espagne, qui seraient victimes d'agressions sexuelles a été révélée par une enquête de la version allemande du média américain Buzz Feed News et continue depuis de connaître plusieurs développements. Dans une déclaration accordée au site officiel du PJD, le ministre du Travail et de l'insertion professionnelle, Mohamed Yatim a affirmé que son département ainsi que les autres ministères restent «vigilants» et «mobilisés» pour veiller à la préservation de la dignité des Marocaines travaillant en Espagne. Yatim a aussi demandé aux saisonnières marocaines travaillant à la campagne de cueillette des fraises à la Huelva en Espagne, de ne pas taire les abus qui peuvent se produire.