C'est désormais version contre version dans l'affaire des saisonnières marocaines victimes d'abus et de maltraitance dans les champs de fraise à Huelva. Selon le journal local Huelva Informacion et le quotidien national ABC, environ 131 journalières marocaines ont démenti les accusations qui pèsent sur leurs patrons. Le journal a eu accès aux procès-verbaux des déclarations des saisonnières entendus par la Guardia Civil. D'après l'audition, ces femmes ont déclaré que les plaintes pour abus ont été déposées en échange d'une promesse d'obtention de titre de séjour pour rester en Espagne. Le procès-verbal en question fait référence à une plainte déposée par le Syndicat andalou des travailleurs (SAT) mercredi dernier. Dans ces déclarations devant les agents de cette institution armée espagnole, les journalières ont affirmé que les présumées victimes ont reçu des offres de certains "hommes", qui les ont encouragés à inculper leurs employeurs, en contrepartie de rester en Espagne et ne pas rentrer au Maroc. Les saisonnières ont déclaré aussi qu'elles vivent avec la peur dans le ventre et craignent que leurs maris et familles ne les laissent plus revenir travailler après l'éclatement de ce scandale. Toujours selon les déclarations des saisonnières marocaines devant l'agent espagnol, les conditions du travail ainsi que le salaire et l'hébergement sont adéquats. Ces déclarations coïncident avec celles avancées par le propriétaire de l'exploitation agricole Donana 1998 qui a accusé le syndicat en question de "manipuler ces femmes" pour des raisons politiques. Toutefois, il faut rappeler que 4 victimes localisées par la police espagnole ont confirmé l'existence d'abus sexuels et exploitation sur le lieu de travail. Des accusations que le parquet de Huelva a confirmé en soulignant l'existence d'indices de leur existence. Sur un autre registre, les actes de solidarité avec les femmes se poursuivent. Une manifestation de soutien aux journalières marocaines est prévue le 17 juin à Huelva et devrait réunir plusieurs personnes en soutien à ces femmes.