Alors que les autorités marocaines n'ont toujours pas fait de déclarations sur les cas de saisonnières marocaines, présumées victimes d'agressions sexuelles à Huelva, l'enquête en Espagne avance. Des médias espagnols ont rapporté jeudi que le nombre de plaignantes s'élève actuellement à quatre femmes ayant identifié la même personne en tant qu'agresseur présumé. Le bureau du procureur de Huelva a clôturé l'enquête menée après le dépôt, par plusieurs saisonnières marocaines travaillant dans des champs de cueillette des fraises en Espagne, de plaintes pour agressions sexuelles présumées. Selon les médias espagnols, à l'instar d'El Mundo ou encore le média local Huelva Información, qui rapportent jeudi soir l'information, des enquêtes ont été menées par la garde civile et la police espagnole suite aux plaintes de «quatre saisonnières marocaines travaillent dans des fermes de fraises». Ces dernières avaient signalé des abus sexuels présumés, dont l'auteur serait le gérant de la ferme, poursuit Huelva Información, citant les informations envoyées jeudi au Bureau du procureur général d'Andalousie. Enquêter sur des affaires similaires Les témoignages recueillis par la police nationale et la garde civile rapportent que les quatre femmes marocaines ont pointé du doigt le même auteur présumé des abus dont elles auraient souffert. «Il est gérant d'une ferme agricole à Moguer (Huelva)», précise Huelva Información. Conformément aux procédures espagnoles, le Bureau du procureur d'Andalousie a déjà renvoyé les résultats de cette enquête à la Cour d'instruction de Moguer, qui tentera de clarifier le déroulé des faits dans la ferme de fraises. De nationalité espagnole, l'individu a été interpellé la semaine dernière par la police nationale puis poursuivi en état de liberté provisoire. L'identité de cet accusé n'a pas été dévoilée par le Bureau du procureur, affirme Huelva Información. Celui-ci précise notamment que la police nationale a localisé deux victimes alors que la Garde civile a auditionné deux autres. Des saisonnières marocaines en file d'attente pour accéder à la campagne de cueillette des frais en 2009. / Ph. Alejandro Ruesga – El Mundo Le procureur général de Huelva, Luis Fernández Arévalo a même affirmé au média local que son département compte remonter ses investigations «jusqu'en 2015 pour s'enquérir de l'existence des plaintes relatives à des abus sexuels, ayant fait l'objet de procédures pénales qui peuvent être actives ou classée sans suite». Des plaintes qui «pourraient avoir un lien avec l'accusé ou renvoyer à des faits similaires à ceux qui font maintenant l'objet d'une enquête», poursuit-il. Les autres victimes invitées à dénoncer Toujours selon Huelva Información, Luis Fernández Arévalo qui souligne ne disposer pour l'instant que des plaintes déposées par les quatre Marocaines, souligne notamment que «toute victime présumée doit savoir ce qu'elle peut faire par rapport à cette poursuite». Il invite aussi ces victimes présumées à saisir la police nationale espagnole ou devant l'inspection du travail. Huelva Información rappelle que l'élément clé dans cette enquête a été la saisine de la Direction générale de la politique migratoire du gouvernement de l'Andalousie pour entamer la procédure judiciaire. «Nous devons garder à l'esprit que nous parlons de crimes où la victime est celle qui doit dénoncer afin que nous puissions ouvrir une enquête», rappelle le procureur général de Huelva. Parallèlement, Elena Cortés, une parlementaire andalouse du parti Izquierda Unida a exhorté jeudi le Parlement local d'Andalousie à «appliquer la loi sur la violence sexiste» surtout dans ce cas où il s'agit d'un «groupe particulièrement vulnérable», en l'occurrence des saisonnières venues du Maroc, conclut le média espagnol. Pour rappel, une source autorisée au consulat du Maroc à Séville a affirmé mardi que des plaintes ont bien été déposées par des Marocaines dans le cadre de cette affaire ayant éclaté suite à une enquête du média Buzz Feed News. Yabiladi a tenté ce vendredi de joindre en vain Mohamed Yatim, ministre marocain du Travail et de l'insertion professionnelle.