Buzzfeed News avait publié une enquête sur les femmes qui cueillent les fraises dans le sud de l'Espagne, révélant que certaines d'entre elles avaient subi des agressions sexuelles, parfois même des viols. Les autorités espagnoles ont arrêté une personne en rapport avec l'affaire. L'arrestation intervient alors que le ministère du Travail marocain a nié à plusieurs reprises la véracité de ces agressions sexuelles présumées. Après que le ministère du Travail et de la formation professionnelle marocain a nié à plusieurs reprises la véracité des agressions sexuelles subies par les saisonnières marocaines dans les exploitations de fraise dans la province de Huelva, les autorité espagnoles ont arrêté, ce vendredi, un homme de 47 ans. Ce dernier est accusé de chantage pour pousser les travailleuses à avoir des relations sexuelles avec leurs superviseurs, indique le quotidien local Huelva Informacion. L'homme en question, qui travaille comme superviseur dans une des fermes au sud l'Espagne, a été relâché en attente de son procès. Selon la même source, l'arrestation a eu lieu après qu'une enquête a été ouverte, ce jeudi, par le bureau du procureur à Huelva. Le suspect, de nationalité espagnole serait lié à différentes affaires d'agressions sexuelles et de mauvaise conduite. D'autres arrestations reliées à l'affaire pourraient avoir lieu dans les prochains jours, alors que l'investigation requise par la direction générale des politiques de migration d'Andalousie est en cours. L'ouverture de cette enquête fait suite aux révélations médiatiques suite aux témoignages de plusieurs femmes marocaines, travaillant dans les exploitations de fraise à Huelva, et faisant état d'agressions sexuelles présumées par leurs superviseurs. Le ministère marocain nie les faits L'affaire de ces femmes marocaines avait été mise en lumière par un article sous forme d'enquête publié en avril par Buzzfeed News qui révélait que les saisonnières marocaines dans les exploitations auraient été victimes d'abus, de viols, de chantage et de harcèlement sexuel. Une Marocaine a témoigné lors de cette enquête et a déposé plainte contre son superviseur qu'elle accuse de l'avoir violée. Le ministère de l'Emploi et de la formation professionnelle a réagi à l'enquête en publiant un premier communiqué où il nie toutes les allégations et en affirmant qu'il va envoyer une délégation à Huelva pour enquêter sur les circonstances dans lesquelles ces femmes travaillent. Peu de temps après la visite de la délégation au sud de l'Espagne, le ministère a publié un second communiqué en affirmant qu'aucune des femmes saisonnières à Huelva n'a déposé plainte pour dénoncer les abus. Contacté par Yabiladi la semaine dernière, l'une des auteures de l'enquête de BuzzFeed News Germany a fait savoir qu'elle détenait «une copie de la plainte déposée par Kalima auprès du procureur du tribunal de Moguer début mai 2017». «Nous étions également présentes lorsque la plainte a été déposée et avons la copie du rapport médical faisant état des blessures qu'elle a subies suite à ce viol. Le rapport médical est signé par les médecins de l'hôpital de Huelva», ajoute-t-elle. Les affaires se multiplient Dans une nouvelle enquête, le quotidien El Espagnol a révélé des témoignages de sept femmes marocaines ayant subi un chantage pour avoir des relations sexuelles avec leurs managers dans les exploitations de fraise à Huelva. Publié le samedi 19 mai, l'enquête d'El Espagnol relate des témoignages de saisonnières marocaines qui ont été agressées par leurs superviseurs et supérieurs à cause de leur statut vulnérable. Selon Huelva Informacion, de nombreuses actions ont été initiées pour identifier les femmes qui ont subi des agressions présumées et déterminer si elles ont déposé des plaintes. Article modifié le 28/05/2018 à 16h43