La campagne de boycott visant Afriquia semble se répercuter sur le RNI. Depuis son lancement, le parti d'Aziz Akhannouch se mure dans le silence, ouvrant la voie à des tensions en son sein mais aussi avec ses alliés. Le parti de la Colombe bat-il de l'aile ? La dispute entre un député de l'UC et le président du groupe RNI-UC à la Chambre des représentants n'aurait pu se produire il y a quelques semaines, avant le lancement de la campagne du boycott des stations Afriquia et deux autres produits. Tout a commencé mardi à la Chambre des représentants lorsque Taoufik Kamil, un grand promoteur immobilier issu de la formation que préside Aziz Akhannouch, a refusé à Yassine Radi du Cheval (et le fils du très controversé Driss Radi) de poser une question à la Secrétaire d'Etat chargée de l'Urbanisme sur les logements sociaux. L'incident, à priori mineur, a vite pris de l'ampleur et menacerait même la lune de miel entre les deux partis d'ici l'ouverture de la prochaine session d'automne en octobre. Au lendemain de l'élection d'Akhannouch président de la Colombe, le RNI et l'UC ont convenu de créer un groupe commun dans les deux Chambres du parlement. Le RNI se mure dans un silence énigmatique La «fronde» du fils du chef des parlementaires de l'Union constitutionnelle est révélatrice d'un certain malaise au sein du RNI. Depuis le début de l'appel au boycott visant trois produits dont Afriquia, la Colombe pourtant très active ces derniers mois, fait désormais l'autruche. L'arrivée d'Aziz Akhannouch aux commandes a été marquée par le lancement d'une nouvelle dynamique, avec notamment une forte campagne de communication des activités internes, des déplacements des ministres dans toutes les régions du royaume et un renforcement des structures du parti avec la création des sections femmes et jeunes. Cet élan est désormais au point mort. La dernière réunion du bureau politique remonte au 4 avril, consacrée d'ailleurs à la question du Sahara. Et même sa réaction du 19 mai à la suspension par le ministère de l'Intérieur du conseil de la région Guelmim-Oued Noun, présidé par le RNIste Abderrahim Ben Bouaida fut très mesurée. Ce silence de l'appareil du parti ouvre la voie à toutes les spéculations en interne. Silence gêné également chez les alliés du parti. Driss Lachgar en est l'exemple le plus éloquent. Ce dernier n'est pas monté au front pour défendre Aziz Akhannouch, alors même qu'il lui doit l'entrée de son parti au gouvernement et la préservation de son groupe de députés lors des élections partielles de Guercif.