La demande d'adhésion du Maroc à la CEDEAO connaît un nouvel épisode. Son président a annoncé, hier à Abuja, que le rapport confié en décembre à un comité présidentiel restreint serait soumis en juin à Lomé, lors de la conférence des chefs d'Etats et de gouvernements. En décembre à Abuja, les chefs d'Etat de la CEDEAO avaient mis en place un comité composé des présidents togolais, ivoirien, ghanéen, guinéen et nigérian, chargés d'adopter les termes de références et superviser l'étude approfondie des implications de l'adhésion du Maroc au bloc ouest-africain. En principe, les conclusions du rapport dudit comité devraient être présentées lors de la prochaine conférence des chefs d'Etats et des gouvernements, prévue en juin à Lomé (Togo). L'annonce a été faite hier par le président de la Commission de la CEDEAO, l'Ivoirien Jean Claude Brou, lors d'un point de presse tenu dans la capitale nigériane en marge de la première session ordinaire de l'Assemblée parlementaire du groupe en 2018. Le verdict sera-t-il prononcé en juin ? La présentation de ce rapport n'est qu'un obstacle sur lequel butte la requête marocaine, sachant qu'il y a en a autre de la même nature. En février dernier, la Commission de la Communauté, alors encore présidée par le Béninois Marcel de Souza, avait lancé un appel d'intérêt destiné aux think tank et aux chercheurs de la région en vue de la réalisation d'une nouvelle étude d'impact sur les conséquences de l'admission du royaume. Le 2 mars était dernier délai fixé par les services de la Commission pour la réception des travaux. En juin à Lomé, les présidents et chefs d'Etats et des gouvernements de la CEDEAO devraient examiner les deux études portant sur le même sujet. Auraient-ils suffisamment de temps pour prononcer leur verdict ou opteraient-ils pour reporter leur décision à une date ultérieure? Difficile d'apporter une réponse exacte à cette question, alors que des impératifs politiques, économiques et même d'egos personnels sont à prendre en considération dans la prise de décisions. En attendant le rendez-vous de Lomé, il semble que la diplomatie marocaine a confié la communication autour de la demande d'adhésion à la CEDEAO à l'Institut Amadeus. Après des escales au Dakar et à Abidjan, le think tank, avec la collaboration de l'ambassade du royaume au Ghana, a jeté le 15 mai l'ancre à Accra. Le chef de l'Etat ghanéen est, d'ailleurs, membre du comité présidentiel créé en décembre à Abuja et mandaté pour examiner la requête marocaine.