Le sommet de la CEDEAO d'Abuja s'est conclu sur une déclaration qui sursoit l'adhésion du Maroc à une «étude approfondie de (ses) implications». Dans l'ensemble, la partie n'est pas perdue pour Rabat. Ses alliés au sein de l'organisation ouest-africaine ont pris du galon. Explications. La 52e session ordinaire de la conférence des chefs d'Etats et de gouvernements de la CEDEAO, tenue samedi à Abuja, s'est conclue sans mentionner l'organisation d'un sommet extraordinaire pour l'intégration du Maroc. Visiblement, la fameuse «étude d'impact» bloque encore l'admission du pays au groupement régional. «Pour ce qui est de l'adhésion à part entière du Maroc à la CEDEAO, de la Tunisie, en qualité d'observateur et de la Mauritanie, comme membre associé, le sommet a mis en place un comité composé des présidents togolais, ivoirien, ghanéen, guinéen et nigérian pour adopter les termes de références et superviser l'étude approfondie des implications de cette adhésion», indique l'organisation dimanche dans un communiqué publié sur son site. Le Maroc est rassuré La composition dudit comité devrait plutôt rassurer le royaume sur l'issue de sa demande. En effet, Alassane Ouattara, Alpha Condé et dans une moindre mesure Faure Gnassingbé, sont connus pour leur proximité avec le Maroc. Cette question pourrait être au menu des discussions, mardi à Conakry, entre le roi Mohammed VI et son homologue guinéen, d'autant plus que le chef d'Etat a une influence dans la région et notamment auprès du président nigérian Muhammadu Bouhari. Celui-ci fait face à une opposition de syndicats, d'investisseurs et d'anciens diplomates à l'admission de Rabat au sein de la CEDEAO. Le déplacement royal en Guinée a été, d'ailleurs, annoncé ce dimanche par guinée7.com, qui site Malick Sankhon, directeur de la Caisse nationale de la sécurité sociale, considéré par la presse locale comme un «inconditionnel supporter» de Condé. La nomination de l'Ivoirien, Jean Claude Brou, actuel ministre de l'Industrie et des mines, nouveau président de la commission de la CEDEAO est sans aucun doute un autre point de satisfaction des officiels marocains. Il succèdera, à partir du 1er mars 2018, au Béninois Marcel de Souza. Ce dernier s'est montré très réservé, voire opposé à l'intégration du Maroc à la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest. Le prochain sommet du bloc ouest-africain se tiendra en juin à Lomé, à condition, bien entendu, que la rue togolaise le permette.